Profitant de la diffusion (trop tardive) de Blade Runner sur le service public, revenons sur la critique du film et le parallèle qui a été fait avec une autre oeuvre plus récente, Natural City, accusée parfois de plagiat. Les chroniques qui suivent sont « d’époque ».
C’est en voyant cette référence du genre que l’on peut savoir s’il y a plagiat ou non par un autre film (coréen), Natural City. En réalité, ce plagiat est plutôt… assumé, parce qu’il est flagrant sur certaines scènes, à un tel point que le doute n’est pas permis. Les chances de voir dans deux films d’anticipation le héros mangeant son plat de nouilles au comptoir dans un Chinatown sous une pluie battante sont quand même minces, pour ne citer qu’un seul exemple. Natural City interviendra donc plutôt pour mettre au goût du jour, pour actualiser l’histoire de Blade Runner.
Car il faut dire ce qu’il est : Blade Runner a mal vieilli. D’abord c’était risqué, avec les musiques de Vangelis… du coup le film est à « l’image du son » (ou l’inverse, il faut suivre) : lent. Les décors paraissent encore plus kitsch que ceux des premiers Alien. Mais l’atmosphère oppressante est très bien réussie.
Dans les deux films nos héros « super-flics » sont amoureux d’une femme du genre « ennemi » : cyborg ou replicant, seul le nom change. Ils doivent mener leur mission à bout tout en préservant leur vie privée, ce qui ne sera pas facile.
Si Blade Runner est l’adaptation (lente, je le rappelle) du roman de Philip K. Dick et ça personne ne peut contester l’origine du scenario, Natural City a le mérite de conférer au tout un rythme plus soutenu. Mais le casting est incomparable dans l’original, puisque outre Harrison Ford, on y trouve Daryl Hannah (la sirène de Splash), et surtout Rutger Hauer. Mais si, Rutger Hauer doit forcément vous rappeler quelqu’un si vous suivez un peu la culture cinématographique d’Onlike : il joue le vilain cardinal Roark dans Sin City, et le non moins vilain Richard Earle dans Batman Begins, celui qui prend la tête de l’entreprise Wayne. Inutile de vous dire que dans Blade Runner il joue… le super méchant.
Et maintenant, passons à Natural City…
Ma grosse erreur aura sans doute été de regarder Natural City avant de voir Blade Runner (ouh la honte) alors que certaines scènes du film coréen me faisait déjà penser aux quelques images que j’avais pu voir de l’autre. Peu importe avec Natural City, plagiat ou non, il s’agit d’une histoire techno-futuriste bien sympathique, où un jeune soldat est amoureux d’une cyborg en fin de vie (et oui, les appareils ménagers, ça ne dure pas éternellement). Mais un savant un peu fou-fou lui promet de lui reconstruire sa copine s’il lui apporte les élements nécessaires.
Bon ça paraît un peu glauque vu comme ça, mais dites-vous que les « élements nécessaires » se sont surtout des puces électroniques, sachant que l’essentiel du corps de Ria (la cyborg) est élevé artificiellement en entier par le savant dans son labo.
Mais évidemment il n’y a pas que ça dans ce futur de 2080 où de méchants cyborgs opèrent également contre le pouvoir, donc contre la section armée (les MP) de notre héros (‘R’, c’est son nom).
Techniquement, c’est très bien fait. Le cinéma coréen montre encore une fois son savoir-faire (d’ailleurs Natural City fait un peu office de référence). Par contre l’interprétation… c’est pas encore ça, car il y a des fois c’est tellement surjoué (ou mal joué, c’est selon) que ça en est presque risible. Mais bon, si vous avez envie de briller en société lors de dîners culturels mondains en disant « Oui, j’ai déjà vu un film coréen »…
Bon ok j’avoue, je l’ai vu en VF par contre; trop fainéant pour me concentrer sur les sous-titres…
La pochette du DVD me fait penser que Natural City a vraiment bien insisté sur son inspiration Blade Runner, au point de la mettre en avant.
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