Cannes 2017 – Film présenté à la Semaine de la Critique.
Le cinéma indépendant américain labellisé Sundance depuis quelques temps est un brillant vivier de création, qui offre régulièrement de petites pépites destinées au rayonnage des vrais cinéphiles, et peuvent être de jolis succès publics. BRIGSBY BEAR est de ces raretés qui n’ont pas vraiment de forme et de fond connu, oscillant entre le drame et la comédie, un réalisme pessimiste ou un absurde joyeux. Bref, un bordel bardé d’émotions.
Dans BRIGSBY BEAR, le héros découvre qu’il a vécu ses 25 premières années dans une fausse famille, qui l’a tenu enfermé et passif en l’éduquant à sa manière, notamment avec un faux dessin animé (Brigsby l’ours) dont il est le seul. De retour dans sa vraie famille, il cherche à retrouver son vieux héros d’enfance… Et s’ensuit une aventure à la tendresse toute particulière, coincé entre une ambiance à la ROOM d’où s’échappe des émotions et des sourires comme dans LITTLE MISS SUNSHINE. Inclassable et pourtant terriblement attendrissant.
La réussite de BRIGSBY BEAR se fait dans l’attachement au héros, et sa quête infinie de renouer les liens avec ce qui constituait sa vie précédente. Comme l’ambition du réalisateur d’explorer ce qui fait le fondement de nos vies (l’amitié, l’amour, l’espoir), de nos projets, le film joue avec cette volonté d’exploration et de création avec toujours une certaine ironie. On parle ici d’un enfant kidnappé qui cherche les dernières traces d’un passé traumatisant, pour s’exorciser de ce drame personnel avant d’avancer. Et sans s’y attendre, on en ressort avec beaucoup d’amour pour cette démarche.
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