Marvel au cinéma, épisode 13 : personne n’ignore dorénavant le développement de l’univers des super-héros au cinéma, et alors que le concurrent DC vient de livrer son méga-blockbuster BATMAN V SUPERMAN, la réponse est d’envergure. La réunion d’une quinzaine de personnages, qui ne cache pas son ambition d’être à mi-chemin entre deux AVENGERS, est un immense brouillon de plus de deux heures au coeur duquel se cachent des enjeux bien plus intéressants qu’à l’habitude. Et s’il était temps de se poser les vraies questions ?
Ne le cachons pas, si les frères Russo savent délivrer, il est de plus en plus difficile de faire simple. Entre l’obligation de donner une suite aux deux épisodes précédents pour le Captain et ses amis, la nécessité de tisser une intrigue qui n’est qu’un épisode parmi tant d’autres, et le département marketing imposant la présentation de nouveautés (ici des BLACK PANTHER et SPIDER-MAN particulièrement convaincants), c’est une immense cour de récréation où il faudra oublier les envies de cohérences et de logique.
Mais en a t-on encore lorsqu’on s’embarque pour le Marvel Univers ? Sans doute pas, néanmoins l’accumulation de destinations géographiques, ou l’entassement des personnages, ne servent pas l’ensemble, utilisant des gimmicks de série télévisée (même si ALIAS gérait bien mieux ces ellipses temporelles et/ou de lieux) pour une intrigue internationale bien mal construite. Préparez-vous également à un minutage serré pour quelques seconds rôles pourtant de qualité, Martin Freeman en particulier.
Aussi gonflé que les muscles de son casting, CIVIL WAR doit donc jongler avec un cahier des charges survitaminé, au sein duquel se dégage la crise des super-héros, et le choc frontal entre Iron Man et Captain America. Différences de valeurs ou d’époque, c’est l’heure des grandes réflexions après les batailles gigantesques des films précédents. Au coeur de CIVIL WAR, entre différentes séquences d’actions/dialogues un peu indigentes, se trouve donc la notion de responsabilité et de devoir de ces figures à pouvoir, qui est également la grande question du film de Zack Snyder. Pour un résultat identique : leur réussite ne se fera qu’en réunissant leur force.
Un postulat loin d’être inédit, mais bien plus intéressant que les livraisons Marvel précédentes. Si sur le fond CIVIL WAR confirme tout le bien que l’on pensait du WINTER SOLDIER, les frères Russo font dans l’efficace, sans toutefois l’effet de surprise du précédent. Les scènes de combat ne sont pas extrêmement lisibles, mais c’est bien supérieur au massacre numérique d’un AVENGERS : L’ERE D’ULTRON. On ne s’étonne plus de voir en CAPTAIN AMERICA la réussite sur la durée pour Marvel. Et on peut craindre un AVENGERS 3 encore plus bordélique.
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