Casino Royale

Comme annoncé, retour sur les critiques du précédent James Bond « version Daniel Craig », Casino Royale.

CASINO ROYALE *** (critique de Mg)

Un bon James Bond fait-il un bon film? On peut se poser la question tant la saga a acquis un statut particulier au sein des rentabilités cinématographiques. Déjà une bonne vingtaine d’opus, et l’agent 007 ne dément pas. Film d’espionnage ou d’action à forte attirance vers la gent féminine, il repart tous les 3 ou 4 ans environ à l’assaut des écrans. Bond, James Bond. La franchise pourrait être un genre à part, ou une exception au sein des films à grand spectacle. Preuve en est, les producteurs ont eu envie de révolutionner l’agent britannique avec cette revisitation de Casino Royale. Déjà adapté de manière iconoclaste (avec Peters Sellers, Ursula Andress ou encore Woody Allen…) et hors de la série régulière, Casino Royale est la première aventure de l’agent Bond. Une manière de reprendre en main en 2006 les aventures musclées d’un James devenu au fil des années et des Pierce Brosnan plus un prototype du héros moderne, blagueur et branleur, qu’un agent secret impitoyable. Jason Bourne peut en témoigner, naviguer dans les eaux des services secrets n’a rien d’une promenade tranquille…

Casino Royale, version 2006 donc. On a beaucoup parlé de Daniel Craig, qui se révèle pourtant parfait. Si on dépasse sa musculature (très mise en avant) qui démontre amplement qu’on ne fabrique plus un Bond sur ses gadgets, on se rend compte que son comportement de bouledogue pédant et très sûr de lui colle parfaitement. Bond retrouve ses origines écrites; un héros certes, mais un ego surtout. Fier et indépendant, il suit son instinct et ses idées, s’en mordant les doigts quelques fois. Bond devient plus humain, et arrête d’emballer à tout va (bon, juste deux fois ici… dans la norme quoi). Le quota d’action est très bien respecté, tout particulièrement au début du film. La séquence pré-générique a beau être amplement inutile, on trouve du nouveau dans Bond, et ça fait plaisir.

Qui plus est, derrière la caméra on retrouve Martin Campbell (Goldeneye, Le Masque de Zorro…), qui étonne. Particulièrement efficace a défaut d’être exceptionnellement inspirée, sa réalisation suit l’action au plus près. ça dépote. Au final, un bon Bond, mais aussi un bon film.


Casino Royale (critique de Bugman)

L’ambiguïté du 007 en début de carrière/contexte post 11 septembre génère quelques incohérences, mais la saga n’en est pas dénuée jusque là.

Pour un fan de la 1ère heure (que je suis) on y trouve son compte. Casino Royale renouant avec la tradition, notamment grâce au fait qu’il s’agisse d’une adaptation fidèle du roman de Ian Fleming (que j’ai lu). La version avec Peter Sellers ne comptant pas puisqu’il s’agit d’une version parodique du personnage…
Bond est un peu plus méchant (voire un peu sadique ce qu’il est au départ !) et plus physique, il ne s’en sort pas qu’avec moults gadgets… Il en chie plus, ne se relève pas avec le brushing impeccable comme cela pouvait énerver chez Pierce Brosnan. Le reste ne change pas: le générique, les belles filles, les belles caisses… même la partie de poker et son suspens retranscrit l' »esprit JB ».

Quelques références viennent titiller les aficionados, relevant les private jokes (la plus subtile étant le retour d’un Felix Leiter noir !)..

Je suis donc plutôt favorable à ce changement de direction voulu par les producteurs. Ils nous offre ici le meilleur James Bond depuis 10 ans


Casino Royale (critique de Kynerion)

Le plus dur n’était-il pas du côté du spectateur, finalement? Faire table rase de tous les précédents pour attribuer « James Bond » à Daniel Craig. Et la meilleure solution était évidemment de faire un volet « du début » pour éviter de coller à Craig le poids d’un passé qu’il n’aurait sans doute pas aussi bien porté. Car la clé de la réussite est bien là, le mélange entre un physique « jeune » (la musculature), l’absence de gadgets et une faiblesse vis-à-vis des femmes, sans compter le manque d’assurance (au poker comme ailleurs). Un James Bond de maintenant n’aurait jamais laissé partir sa copine à la banque, mais le James Bond du début a encore de la confiance à accorder. Un peu d’âme qu’il perdra définitivement donc, et l’on referme le volet « Casino Royale » en se disant — paradoxalement — que voilà une bien belle saga qui commence. Si j’accorde du crédit à ce film alors qu’il comporte pas mal de longueurs et de lacunes, c’est parce que j’ai envie de le voir évoluer vers les James Bond « normaux », mais pas de rester dans ce style trop instinctif qui ne fait pas partie du charisme du personnage.

3 / 5