De Cube à Gravity : petits moyens, mais grandes idées

Il ne suffit pas d’avoir des montagnes de dollars pour réussir un film. Surtout s’il vous transporte dans un univers bien différent. Si James Cameron aime dépenser sans compter pour ses propres fresques spatiales, pour mieux développer de nouvelles techniques de filmer, d’autres films de science-fiction ne se trouvent pas d’excuses : à petit budget, grandes idées.

Alors que le GRAVITY d’Alfonso Cuaron sort ce mercredi, petite revue des petits films de SF qui ont su dépasser nos attentes.  Et si Cuaron a quand même bénéficié de 80 millions de dollars, c’est à une époque où les budgets flambent. 5 exemples concrets de film culte qui ont joués leur statut d’outsider pour offrir de grands spectacles avec peu de moyens.

1) CUBE (1998, Vincenzo Natali)

Performance canadienne, Natali exploite à fond ses 350000 dollars pour manœuvrer son huis clos horrifique. Une réussite à tout niveau, et un film qui joue avec ses propres limites. On regrette presque ses suites, néanmoins le génie initial de Natali reste inchangé : un film concept qui vous triture le cerveau, et vous laisse avec plus de questions que de réponses. Après tout, le principal reste ce scénario obscur qui conserve tout le suspense, au-delà de quelques effets gores.

2) DARK CITY (1998, Alex Proyas)

Sorti la même année que le précédent, en plus perturbé, Proyas joue avec nos sensations et la réalité de son récit. A quelques mois d’un certain MATRIX, ça n’en est que plus jouissif. Même en bénéficiant d’un budget plus conséquent (27 millions), le résultat à l’image est parfait. Trip futuriste, voilà de la pure science fiction qui ne joue pas la simplicité.

3) PITCH BLACK (2000, David Twohy)

Là aussi budget dans les 23 millions, le tour de force de Twohy est d’installer un personnage instantanément culte incarné par Vin Diesel, et qui donnera naissance à deux suites plus orienté space opera. Comme Natali, Twohy joue avec ses propres limites, et construit son récit sur les particularités du héros. Percutant.

4) MOON (2009, Duncan Jones)

Inattendu, ce MOON sort quelques années après les autres, comme un espoir ressuscité au milieu d’un flot de blockbusters monstrueux. Il ne connaîtra d’ailleurs pas de réelles carrières sur grand écran, mais incarne désormais l’exemple type du tour de force d’un réalisateur face à l’absence de moyens (5 petits millions).

5) DISTRICT 9 (2009, Neill Blomkamp)

On oublie souvent que les talents viennent du court métrage. Pour Blomkamp, son premier long est une extension de son court à succès, qui lui vaut l’amitié des grands réalisateurs, Peter Jackson au premier plan. De quoi se lancer dans le milieu sans trop de soucis. Depuis Blomkamp tente de s’extirper de son propre modèle.

De ses cinq films, on pourrait compléter la liste avec quelques autres titres. Ou vous conseiller de commencer par ajouter GRAVITY, en salles mercredi.