Django, un Kateb habité pour un rôle à sa démesure

Django Reinhardt, un nom connu de la musique du XXe siècle, et de la musique tzigane notamment, que nous écoutons tous aujourd’hui. Pour son premier long métrage derrière la caméra, le producteur Etienne Comar a pris soin de cibler son sujet : celui de la vie de Django pendant la Seconde Guerre Mondiale, et à travers son destin d’artiste de voir celui d’une France divisée.

Suite à l’invasion allemande, Django Reinhardt continue de jouer à Paris. Sa musique plaît aux soldats et à la population, mais pas forcément aux supérieurs. S’il a bientôt une tournée en Allemagne de prévu pour animer les forces au repos, est-il assuré d’en revenir ou finira t-il avec ses compatriotes dans un camp ? Face à ce piège qui se referme lentement, Django doit-il fuir ou jouer pour vivre ? Le long métrage ne laisse pas beaucoup de suspense, mais décrypte petit à petit ce personnage torturé, artiste déterminé qui refuse de voir une certaine réalité, ou décide de s’en détourner.

Dans le rôle titre, Reda Kateb excelle à nouveau, quelques semaines après LES DERNIERS PARISIENS, et prochaine pierre d’une filmographie impeccable. Ici il s’empare de la figure de Reinhardt pour lui donner son corps, son visage mais en s’emparant des gimmicks de l’artiste, ses défauts aussi. Numéros joués, traque allemande, DJANGO se focalise sur des personnages au coeur d’une période trouble, de leurs choix face à l’inéluctable, posant la question de la responsabilité de chacun.

3.5 / 5
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