Les figures de l'ombre, histoire formatée mais terriblement pertinente

Parmi les biopics qui n’auront pas marqué les Oscars cette année, HIDDEN FIGURES revient sur une page de l’histoire américaine autour de 3 portraits de femmes noires travaillant au début des années 60 à la NASA, et qui seront décisives dans la course vers la Lune.

Biopic classique dans sa forme, HIDDEN FIGURES est calibré pour le succès : seconds rôles solides (Kevin Costner en tête), petites histoires dans la grande, suspense et révolution sociale en fond. Rien ne dépasse dans ce scénario millimétré destiné à rappeler un moment d’histoire pas si anodin. Mais le film parvient à sortir du lot et à nous toucher en tissant en fond une réalité très dure, mise en comparaison d’une course spatiale à l’opposée des questions de société de l’époque.

Et les deux fonctionnent. On découvre les coulisses d’un défi technologique, tout en dressant un portrait complexe d’un pays en pleine ségrégation. Non sans quelques pointes d’ironie, HIDDEN FIGURES dispose ainsi d’une narration plus solide qu’il n’y apparaît, tout en étant solidement réalisé. Sans doute un peu lisse par moment (pas beaucoup de surprises au final), on ressort avec la sensation d’avoir comblé un manque sur cette époque bien complexe.

3.5 / 5