[Interviews] 3 questions avant le Arras Film Festival 2015

Déjà 16 années que le Arras Film Festival présente la production internationale au sens large, au coeur de la région Nord – Pas de Calais. Un rendez-vous à l’image du cinéma, entre grosses et petites productions, publics et professionnels qui n’hésitera pas à vous emmener dans les lointaines terres d’Europe de l’Est ou sur les pas de James Bond, notamment. Pour le coup, on a posé 3 questions à deux des responsables de cet évènement qui se déroulera du 6 au 15 novembre prochain (à Arras, si vous avez tout suivi).

Que retrouvera t-on au Arras Film Festival 2015 ?

(Eric Miot) Je suis délégué général et cofondateur avec Nadia Paschetto, la directrice, de l’Arras Film Festival. Nous avons créé notre événement en 2000. Il s’agissait à l’époque d’une rétrospective régionale qui s’est transformée en Festival tout en s’implantant à Arras autour de 2002-2003. Il s’agit d’un festival international plus particulièrement dédié au cinéma européen. Aujourd’hui, 120 films sont projetés durant dix jours.

ArrasFilmFestival2015

Le programme se compose de nouveautés (52 avant-premières et 19 inédits projetés en 2015 en présence de nombreuses équipes et réalisateurs) et de films plus anciens proposés dans le cadre d’hommages (de nombreux très grands noms du cinéma mondial ont participé au Festival depuis sa naissance, Jim Sheridan et l’actrice Michèle Mercier sont les invités d’honneur de la prochaine édition) et de rétrospectives thématiques (cette année, les braquages dans le cinéma des années 1950 aux années 1970 et une sélection de films sur le thème des conflits irlandais). Le Festival a la volonté de s’adresser à tous les publics. On peut donc y voir le nouveau James Bond SPECTRE ou le dernier Disney LE VOYAGE D’ARLO aux côtés de premiers films bulgares ou polonais. Il repose sur la curiosité d’un public avide de rencontres et de découvertes. Le Festival a réalisé 38.352 entrées en 2014 alors que la ville compte seulement 41.000 habitants.

Arras_Spectre

La spécificité d’Arras est avant tout de découvrir, de révéler de nouveaux talents, tout particulièrement européens. Pas d’appel à film, mais un vrai travail de prospection dans les marchés et quelques grands rendez-vous internationaux, le développement d’un immense réseau et de longues heures de visionnement pour vous faire découvrir en exclusivité de jolies pépites projetées pour la première fois en France. En 2009, une compétition a été créée pour favoriser l’accès au marché français des films tout neufs que nous proposions. Chaque année, une bonne partie d’entre eux se retrouvent sur les écrans de l’hexagone grâce à notre action. Le Festival d’Arras est devenu un rendez-vous pour les cinéphiles, des spectateurs curieux (la ville vibre réellement durant dix jours au rythme du cinéma) et les professionnels.

Où en est le cinéma européen en 2015 ?

(Eric Miot) En nombre d’entrées, la France reste le plus gros marché européen avec 208M de spectateurs en 2014, devant le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. La Turquie connaît la plus forte croissance et devance la Pologne. La part de marché des films nationaux reste faible face au cinéma américain dans la plupart des pays. La France constitue néanmoins une exception avec 44%. Avec 1603 longs-métrages (y compris les documentaires), la production de films dans l’Union européenne poursuit sa progression, après avoir déjà atteint un record l’an dernier avec 1587 longs-métrages.

Le salut du cinéma européen passe aujourd’hui par la coproduction (32% des films) donc le croisement des finances. Malgré tout, les films, conservent pour une grande part leur spécificité nationale et leur identité, fort heureusement. Parmi les pays qui se détachent, on peut citer les pays Scandinaves dont la production, de grande qualité, est abondante, riche et diversifiée. Un petit pays comme l’Islande produit de plus en plus de films intéressants. En Europe de l’Est, la Pologne, la République Tchèque, la Serbie, la Croatie ou la Hongrie sont des pays dynamiques, même si leurs films ont parfois du mal à sortir des frontières. Par contre, on assiste à un certain déclin des grands pays traditionnels de cinéma comme l’Italie ou l’Espagne.

Un mot sur les Rencontres professionnelles ?

(Laurent Coët) La Chambre Syndicale des Cinémas du Nord – Pas de Calais regroupe l’ensemble des cinémas de la région, quelque-soit le type d’exploitation, j’en suis le vice-président depuis 2013. De nombreux rendez-vous régionaux ont trouvé leur place dans le calendrier professionnel, sauf dans le Nord de la France où rien n’était organisé. Il existait un prévisionnement régional pendant le festival, mais avec Cathy Coppey – la présidente de la chambre syndicale – il nous a paru opportun de solliciter Eric Miot et Nadia Paschetto pour organiser ensemble au sein de l’Arras Film Festival un temps de rencontre national dédié aux professionnels.

Ainsi depuis 2013, les rencontres régionales sont devenues les rencontres professionnelles du Nord – Pas de Calais, ouvertes à tous les professionnels de l’exploitation : exploitants, distributeurs, fournisseurs… Ces 3 jours permettent évidemment de découvrir des films en avant-première bien en amont de leur sortie, de rencontrer des équipes de films, mais également d’échanger dans un cadre et des lieux prestigieux comme il en existe tant à Arras.

Arras_JeVousSouhaite

Les Rencontres nous permettent aussi de mettre en avant des films coproduits avec Pictanovo (le fond d’aide régional), avec cette année la projection de : JE NE SUIS PAS UN SALAUD, JE VOUS SOUHAITE D’ETRE FOLLEMENT AIMEE, et la toute première projection du film DOFUS : LIVRE 1 – JULITH. Et on peut dire que le succès des Rencontres est au rendez-vous, car d’un groupe d’une quarantaine de personnes en 2012, nous étions près de 200 en 2014 ! Nous avons donc réussi à inscrire Les Rencontres comme un rendez-vous professionnel incontournable en novembre.

Plus d’informations (les films, les évènements, les hommages) sur le site du festival.

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