Film d’ouverture du PIFFF 2012.
MORT D’UNE OMBRE
Premier pas derrière la caméra pour un réalisateur flamand qui ne trouve rien de mieux que de révéler Matthias Schoenaerts avant BULLHEAD ou DE ROUILLE ET D’OS. Dans un conte onirique fantastique où le voyage dans le temps est censé ramener une étincelle d’amour pour un photographe mortifaire (vous comprendez à la vision), cette MORT D’UNE OMBRE se veut magique et intemporelle. Pari réussi, et jolie histoire qui arrive à tenir sans quelques minutes sans ennuyer ni frustrer. Reste à voir le prochain film du monsieur.
JOHN DIES AT THE END
Don Coscarelli nous revient après dix années de disette sur grand écran (oui, son BUBBA HO-TEP date de 2002, bien que sorti en catimini en 2006 chez nous), et livre une bobine de série B dans ses fondamentaux assez jouissive. Comprenez, à un moment il n’est plus nécessaire de prouver quoi que ce soit ; Coscarelli est classé dans les maîtres du genre, et s’en moque profondément. En ressort un film foutoir, grand guignolesque, à l’humour savoureux (la participation de l’acteur Paul Giamatti suffit de donner à l’ensemble la caution 7e art nécessaire) et surtout à l’absence de limites assez jouissives.
Malgré quelques longueurs (même le maître ne peut accumuler une suite d’effets sans un semblant d’explications autour), ce JOHN DIES AT THE END est donc une grosse farce à l’américaine très sympathique. Deux jeunes chasseurs du supernaturel, dopés à la sauce soja (le nom d’une drogue qui confère des pouvoirs paranormaux, évidemment), combattent le mal et traversent dimensions et espace temps pour arrêter une invasion extraterrestre. Ou l’inverse… Peu importe, ce qui compte ici ce sont les effets gores farcis au second degré, l’aspect cheap de l’ensemble ne rendant pas le film désuet. Sorte de pied de nez à ses propres influences, Coscarelli s’amuse, fait le tour des possibilités, repart en sens inverse. Le récit se déstructure lentement, et les enjeux disparaissent un à un.
Passé le cap difficile d’une fin à négocier, JOHN DIES AT THE END (titre qui confère un petit suspense sur le personnage dudit John…) se révèle largement inutile mais très plaisant. Du bon vieux cinéma bis, boosté à l’ère numérique, qui offre de nombreux moments mémorables. Et ça suffit à faire la soirée.
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