Les deux frères Nolan (Christopher et Jonathan) sont à l’apogée de leur talent commun avec Le Prestige. Un film sans concession, sans compromis, et surtout — beaucoup plus rare — sans manichéisme. Impossible en effet de prendre parti dans cette confrontation impitoyable entre deux magiciens de la fin du XIXe siècle, qui vont tout sacrifier pour être considérés comme le meilleur. C’est plutôt Michael Caine, acteur fétiche du metteur en scène, qui porte la sagesse dans le film et assiste assez impuissant à l’évolution des deux artistes.
Car le duel plus ou moins à distance que vont se livrer Robert Angier (Hugh Jackman) et Alfred Borden (Christian Bale) va atteindre des sommets, d’intensité, d’inventivité. Si l’interprétation est sans faille, que dire également de la réalisation, tellement maîtrisée et désormais reconnaissable (après Memento, et avant Inception) où Nolan s’amuse avec la chronologie des événements et emboîte les scènes les unes dans les autres pour mieux nous embrouiller et surtout mieux réussir ses coups de théâtre.
La magie opère, aussi bien dans le scénario que tout autour du film, à une époque propice où la science fascine avec l’arrivée de l’électricité (excellent rôle pour David Bowie en Tesla, malmené par le concurrent historique, Thomas Edison). Le Prestige devient subtilement un film fantastique, dans tous les sens du terme. Ne le cachons pas c’est un chef-d’oeuvre, avec tous les ingrédients pour passer culte dans de nombreux foyers tant son public est universel.
P.S. : Avec trois films obtenant la note maximale (5), Christopher Nolan est le réalisateur le plus titré d’Onlike.
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