Jean-François Richet l’avoue : son nouveau projet ne se serait pas fait si son vieil ami Vincent Cassel n’avait pas accepté avec lui. Mais dans cette envie d’embarquer pour une nouvelle odyssée commune, en costumes au début du XIXe siècle, c’est bien l’aspect historique qui intéressait le réalisateur de MESRINE, passionné du XIXe siècle. Et force est de constater que L’EMPEREUR DE PARIS est avant tout une reconstitution minutieuse et intrigante d’une France de luttes et de conspirations : un vrai retour deux cents ans en arrière !
Et voici donc Vidocq, à nouveau : une figure quasi-mythologique de la littérature française, qui a réellement vécu entre 1775 et 1857. Bagnard devenu premier policier de France, il incarne les différents soubresauts d’une période post-Révolution, où bonapartistes et royalistes s’affrontent. Avec L’EMPEREUR DE PARIS, Richet fait de Vidocq un homme de terrain, magouilleur et encore dans l’illégalité, qui va comprendre au bon moment comment sauver sa tête. Plus qu’une rédemption, c’est d’honneur et de vérité dont parle le film, dans un récit multi-couches entre intrigues de cour, jeux politique, vols à l’étalage et guerres napoléoniennes.
S’il excelle dans sa reconstitution, L’EMPEREUR DE PARIS n’arrive pas à tenir le jeu d’un montage trop limité. Certains retournements de situations sont précipités, certaines directions d’acteurs semblent hasardeuses. A trop vouloir présenter son récit d’aventures foisonnantes sous forme d’origin story (à l’américaine), Richet sacrifie tout pour le prix du spectacle. Dommage, il reste un film d’une élégance d’époque passé à la moulinette d’une histoire trop contemporaine.
3.5 / 5Il y a 14 autres articles à lire.