Quelle mouche a piqué Tom Hooper ? Le réalisateur hautement récompensé du DISCOURS D’UN ROI nous revient avec l’adaptation de la comédie musicale LES MISÉRABLES, elle-même création à l’origine française de l’œuvre de Victor Hugo. Le réalisateur britannique tente une adaptation moderne et directe, visuellement percutante qui ne fonctionne réellement jamais. Un film au ton assez grotesque qui devrait néanmoins assurer quelques prix prestigieux dans les cérémonies de début d’année.
LES MIS’ (pour être « in »), c’est comme vous le savez l’histoire de Jean Valjean, forçat et paria de la société qui devra, malgré sa brillante reconversion sociale, toujours lutter contre l’inégalité et les préjugés, spécialement lorsque l’inspecteur Javert le suit de près. Rajoutez à cela la vingtaine de personnages gravitant autour, et on retrouve une formation assez diverse, allant des travaux forcés aux quartiers révolutionnaires de Paris. Sous forme de tableaux, à l’image de la comédie musicale, LES MISÉRABLES mise tout sur le chant, et ne lâche pas une seconde ses personnages, désormais limités dans leurs actions. Il reste alors aux spectateurs de suivre une succession de titres, filmés dans des cadres très resserrés (si vous n’aimez pas les gros plans, c’est raté) où chacun peut tenter la performance. Si à ce petit jeu Hugh Jackman et Anne Hataway s’en sortent avec les honneurs, d’autres s’y cassent les dents, y compris un Russel Crowe un peu esseulé ou un duo Sacha Baron Cohen et Helena Bonham Carter tout droit sortis du SWEENEY TODD de Tim Burton.
Entre comédie noire involontaire et adaptation cinématographique barbare, ces MISÉRABLES font dans l’excès (visuel – les quelques plans larges sont magnifiques) et le forcé. Difficile d’échapper à la volonté du réalisateur de bloquer ses acteurs dans des coins de décors pour leur numéro de chant individuel, devenant rapidement lassant. Mauvaise volonté ou non, Hooper répète la façon de faire de son précédent film, qui était calme et posé. A la fureur des MISÉRABLES, il ne sait pas répondre autrement qu’en offrant une succession de scènes clipées façon MTV assez absurdes. Erreur de casting initial ?
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