Mad Max Univers Brûlant, au coeur de la mécanique de George Miller

La saga MAD MAX a su traverser les décennies, son réalisateur George Miller ayant férocement défendu l’idée d’un 4e volet qui a fait l’effet d’une bombe l’an dernier, malgré un box office en demi teinte pour un blockbuster Warner. Néanmoins, il tient aussi la dragée à la plupart des grosses sorties américaines, dernier rempart d’une certaine authenticité (dans les conditions de tournage, les cascades.. et le résultat à l’écran) face à la virtualité de certains de ses congénères.

Plus que la forme, cet UNIVERS BRULANT (une production Rockyrama / accompagnant la diffusion du film de Miller sur Canal+) explore le fond. Les thématiques, la philosophie que Miller a injecté au milieu du combat de survie de ses personnages. En deux parties (Destruction / Civilisation), à l’aide d’un montage particulièrement dense, autour d’extraits ou de réinterprétations animées des films, plusieurs voix s’élèvent pour disséquer les 4 aventures de Max Rockatansky.

Miller lui-même, mais aussi Hideo Kojima, Leiji Matsumoto, Guillermo Del Toro, Noam Chomsky, Boichi ou encore Rafik Djoumi s’expriment dans ces deux parties sur l’apport de MAD MAX. De sa vision du monde (futur) à ce qu’il dit de nous, entre violences et humanité, le héros du genre post-apocalyptique cache différentes couches de réflexions à travers ses errances dans le désert. A côté du dernier film, c’est donc avec intérêt qu’il faudra se plonger dans UNIVERS BRULANT.

Et comme on a beaucoup suivi (et aimé) ce projet, on a posé 4 questions à son duo de réalisateurs

Quand a été décidé ce projet, et qui en a eu l’initiative ?

JAC : Nous co-réalisons des documentaires sur la Pop culture depuis plus de dix ans et « Univers Brûlant » est notre 16ème documentaire. C’est donc naturellement que nous avons abordés l’univers de George Miller ensemble, qui est comme tu t’en doutes l’un de nos réalisateurs préféré.
Canal+ à des le départ parlé de Mash-up d’images des films. C’est un exercice que nous n’avions encore jamais eu l’occasion de tester sur nos docus et cela nous intéressait tout particulièrement sur la saga Mad Max, si riche et si diverse visuellement.
Mais à force de discuter du projet il nous ai apparu clairement que pour rendre hommage à l’œuvre de Miller, il nous fallait des intervenants de taille, capable de mettre en en perceptive les grandes thématiques dont parle Mad Max et qui sont d’actualités plus que jamais aujourd’hui et qui vont devenir de plus en plus centrales dans l’avenir.

Des le départ nous voulions partir des films et de leurs univers si singulier, pour emmener le spectateur ailleurs. Partir de la fiction pure avec Campbell et le monomythe du héros, pour ensuite emmener le spectateur ailleurs, le faire réfléchir sur les thématiques de Miller et donc à la fois sur notre monde mais sur notre implication vis à vis de celui-ci. En quelque sorte nous sommes nous même les héros de notre existence et comme le dit Noam Chomsky, les choix sont possibles, faut-il encore avoir le courage de les faire.

L’autre aspect que nous souhaitions mettre en avant c’est évidemment la filiation forte entre l’univers visuel et les thématiques de Mad Max et la japanimation. Faire converger visuellement et thématiquement les deux mondes qui pour nous sont des pierres fondatrices de notre culture et qui se répondent l’une et l’autre. Miller à tenter d’adapter son « Wasteland » en japanim avant de lancer la production de Fury road, c’est dire son amour pour le genre.
Nous avons donc opté pour un mariage visuel entre l’animation et l’univers de Miller, une sorte d’univers étendu de Mad Max rendant hommage à son travail, à notre amour de ses personnages et à nos intervenants japonais.

Comment s’est décidé le format (2 parties, voix off sur film animé…), notamment à deux réalisateurs ?

JAC : Pour des raisons de droit d’images nous avons du « couper » le film en deux, mais il est bien entendu fait pour être vu dans son ensemble. Il est construit comme un cheminement menant le spectateur au cœur de cette course poursuite finale qui symbolise pour nous la course de l’humanité.

JOHAN : Et pour ce qui est de réaliser à 2, c’est comme ça que nous fonctionnons depuis notre premier documentaire, nous sommes un vieux couple aujourd’hui, et ça nous va parfaitement comme ça.

La post-production a t-elle été importante au regard du boulot accompli (notamment de montage) ?

JAC : La post prod à en effet été la partie la plus longue (comme toujours) mais particulièrement sur ce projet. Il a fallu construire le discours, puis illustrer le propos avec les films et enfin fabriquer avec le studio Fauns les animations qui permettraient d’unir le tout, de créer un ensemble cohérent servant notre vision et l’univers de George Miller.

Avez-vous avec Rockyrama d’autres ambitions de produire des contenus comme celui-ci ?

JOHAN : Nous avons à coeur d’explorer et de décortiquer encore plus la pop culture avec Rockyrama. Que ce soit en documentaire ou sous d’autres formes. JAC et moi travaillons sur le long terme en espérant laisser des films qui resteront comme une preuve de notre amour pour toute cette culture. Pour ce qui est de futurs films nous ne pouvons rien dire pour l’instant mais des choses se mettent en place… ;-)

Diffusion mardi 10 et Mercredi 11 mai à 22H20 sur Canal+

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