Difficile d’évaluer objectivement le film MANDELA, sortit tragiquement 5 jours après le décès du vrai Nelson Mandela. Et pourtant, entre le biopic historique, l’hommage et la performance d’Idris Elba, il y a largement de quoi discuter sur le film. Quoiqu’il en soit, celui ci prend un pari risqué : résumer 60 ans de vie du leader sud africain, de ses premiers combats à son élection au niveau national.
Et en soi, le biopic fait le travail. Déjà de réunir à condenser la vie de Mandela en moins de 2h30, ratissant donc large pour mettre à l’image les grands évènements qu’il aura vécu, au niveau politique et personnel. Et sans perdre de vue une certaine objectivité (l’homme n’était pas non plus dénué de défauts), voilà un portrait somme tout classique qui fait prendre la mesure de son aura et de son talent politique pour sauver son pays d’un gouffre auquel il était destiné. A la lecture de ce long métrage, on retient un Idris Elba habité, impeccable dans le costume de Mandela, et un scénario qui tourne autour de l’homme et moins des intrigues politiques du pays. Ce qui, somme toute, manque un peu. On a bien droit à des explications sommaires, mais le débat politique ne sera pas pour ce film.
Sortant fin 2013, MANDELA rejoint un autre biopic sur un grand homme, qui a fait des choix narratifs totalement différents : le LINCOLN de Spielberg. Ce dernier se focalise sur un élément de la vie du président américain, et en sort un nouveau portrait d’une Amérique au coeur d’un instant historique. Deux films, deux histoires. Avec LINCOLN, Steven Spielberg démontre toute sa capacité à attirer l’attention des spectateurs et intégrer la figure de Lincoln dans son époque, utilisant habilement le personnage principal qui, finalement, manoeuvre dans l’ombre. Avec MANDELA, Justin Chadwick se contente d’une histoire linéaire, dont certains méandres mériteraient d’être un peu plus expliqués. Et de prendre un peu de recul sur l’homme, le symbole et l’Histoire du pays.
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