Promised Land

Avec PROMISED LAND, Gus Van Sant livre un nouveau film très humain, tout comme l’était son précédent RESTLESS. Hormis le cas HARVEY MILK, le cinéaste américain s’est donc éloigné des essais cinématographiques liés à son tryptique GERRY – LAST DAYS – ELEPHANT. Et le résultat n’est fondamentalement pas négligeable, avec le retour de son acteur favori Matt Damon, fervent défenseur d’une cause écologique ici au coeur du sujet.

Le problème du gaz de schiste, entre aperçu aux informations générales, est un combat actuel des écologistes. Matt Damon incarne ici le commercial d’un grand groupe, chargé d’acheter les terrains d’agriculteurs dans le besoin pour y installer (contre espèces sonnantes et trébuchantes) les forages de ses patrons. Entre problèmes de conscience, respect de l’environnement et débat de société, Gus Van Sant centre son film sur le déchirement idéologique de son personnage principal, arriviste capitaliste pas si insensible à la rencontre avec une ruralité dont il avait essayé de se détacher.

Au fond, le film permet de faire une synthèse efficace pour les néophytes sur ce sujet, tout en jouant la carte d’une chronique douce amère d’une Amérique délaissée, loin des grandes villes. Tout y est, un brin d’humour, de rivalité et de romance sans grande conséquence, autour de choix de vies et d’un happy ending (ou presque). Cartographie sociale d’un rêve américain laissé pour compte, ce PROMISED LAND semble confirmer le malaise actuel existant entre la politique des grands groupes et la réalité d’en bas. Dommage que les personnages restent trop manichéens et donc prévisibles. Le temps de quelques séquences, Gus Van Sant ne nous fait pas oublier que c’est un cinéaste inspiré, et qu’au-delà de ce film relativement classique, il sait aller chercher l’émotion quand il le faut.