Quand je serai petit

Le passage des Robins des Bois (ex-Canal+) au grand écran, on y croyait, et dans une certaine mesure on peut encore y croire si on suit Jean-Paul Rouve. A l’heure où la moitié ne brille plus sur grand écran, hormis Marina Fois qui truste les projets à récompense (POLISSE…), et un Maurice Barthélémy qui s’oblige à accepter des projets de prime time après de très bons débuts (CASABLANCA DRIVER et PAPA), Jean-Paul Rouve se rappelle à notre bon souvenir. Et au sien.

QUAND JE SERAI PETIT met donc Rouve au premier plan, en homme à la quarantaine naissante, qui revient sur son propre passé lorsqu’il croise…  sa famille, trente ans avant. Une mise en abîme soulignée sans aller rechercher les raisons du pourquoi, et heureusement. Ce parisien, père de famille installé, retrouve donc son père, sa mère et une version de lui enfant dans un pavillon de Dunkerque, et ne peut s’empêcher de les rencontrer pour mieux exorciser les vieux démons de son enfance, notamment une absence paternelle importante. Entre le père (formidable Poelvoorde ; merci Benoît de reprendre de plus en plus de bons rôles), et l’enfant, Rouve se cherche, hume l’atmosphère mais abandonne la sienne, de famille. Sans jouer sur le traumatisme, Rouve réalisateur laisse le film défiler, n’appuie pas le pathos en attente du drame à venir mais nous guide, par la main, jusqu’à une fin convenue mais touchante.

Après un film de gangster, voilà un film à sentiments, et du bon. Pas trop, pas faux, ce QUAND JE SERAI PETIT tient sans doute à la sensibilité de son auteur-réalisateur-acteur principal. Comme un retour aux sources de sa propre ville, Dunkerque, aussi bien sa ville natale que de ses premiers pas cinématographiques, avec KARNAVAL. Une confirmation que Rouve, malgré quelques rôles de grandes compositions, est quelqu’un à surveiller. Surtout sur ses films à lui.

3.5 / 5
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