Silence, le film évènement de Scorsese très discret

Pour Martin Scorsese, c’est un projet vieux de plusieurs dizaines d’années qui arrive en ce début 2017 sur les écrans du monde entier. De sa passion pour le Japon, son regard sur la religion et son ambition de toujours proposer des films plus intenses, le cinéaste américain propose un portrait des chrétiens persécutés dans le Japon féodal. Pour nous, c’est 2h40 de voyage dans le temps, entre recherche de la foi et dénonciation d’une vraie arrogance occidentale.

Japon, 17e siècle, deux missionnaires chrétiens s’introduisent dans le pays clandestinement à la recherche d’un prêtre disparu, alors que le pays interdit la pratique de la religion venue d’Europe. En tête de casting, les jeunes Andrew Garfield (THE AMAZING SPIDER-MAN) et Adam Driver (GIRLS, STAR WARS, PATERSON) enquêtent pour retrouver Liam Neeson. Plongée en avant dans un Japon de règles et de répression ? Peut être, mais pas que. Scorsese semble suivre les deux hommes dans leur avancée vers une autre culture, et questionne leurs motivations. Convertir les japonais ? Oui, mais à quel prix ?

SILENCE soulève la question de la dévotion à Dieu, de sa foi qui guide une vie. Les deux prêtres sont-ils plus convaincus par un but ultime qui pourrait les transformer en martyrs, ou une envie bien humaine de conquérir de nouveaux territoires et les façonner à leur image ? Scorsese prend le temps de poser la question, montrant l’être devant la foi, celui qui doute mais avance en croyant avoir des réponses de Dieu. Et en absence de réel signe de sa part, ils se retrouvent isolés au milieu d’un Japon cherchant à revendiquer sa propre culture. A ce niveau-là, où est le bien, où est le mal ?

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