La force du documentaire est de capter le réel dans toute sa force. Après l’audacieux et percutant CARTEL LAND, c’est WELCOME TO LEITH qui lève le voile sur un autre visage de l’Amérique, celui d’une extrême (de chez extrême) droite bien vivante, sournoise et terrible. Un film effrayant mais indispensable.
La grande qualité du travail accompli par le duo de réalisateurs est d’avoir pu capter le « presque » direct. En arrivant sur place alors que leur histoire débute, ils parviennent à filmer pleinement. Le fait divers, malheureux, c’est l’arrivée de Craig Cobb dans une petite ville de 24 âmes en plein Dakota du Nord. Autour, rien : un désert de champs et d’exploitations agricoles. Cobb, leader nationaliste très porté à droite et aux idées nauséabondes, décide d’investir le village avec sa troupe pour mieux en prendre le contrôle et fonder ainsi son propre territoire.
Avec derrière lui de nombreux groupes liés à sa Suprématie Blanche, Cobb fait peur. Par ses drapeaux nazis, par ses paroles, par sa détermination à transformer ce petit village tranquille en nouveau lieu de rendez-vous des groupuscules d’extrême droite. Entre réalisation propre et réunion de vidéos tournées par les habitants (notamment le choc des conseils municipaux), WELCOME TO LEITH plonge au coeur des techniques de Cobb pour arriver à ses fins, ou provoquer sa propre déchéance. Etouffant à souhait, un documentaire édifiant mais absolument nécessaire.
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