Trois films, puis un reboot, puis un lien très réussi avec la trilogie de base…. De près ou de loin, Bryan Singer n’a pas abandonné son univers mutant en le façonnant de bien jolie façon. Ses deux générations de X-Men se sont retrouvés dans un DAYS OF FUTURE PAST qui emmenait loin les capacités du film de super-héros (un genre un peu trop en mode répétition en ce moment) et prouvait qu’on pouvait livrer quelque chose de très réussi (même sans rester dans le genre, justement). Sa reprise en main de la franchise ne semblait donc pas une mauvaise idée… Jusqu’à l’Apocalypse ?
Et pour Singer, qui signe ici son dernier film X-MEN (jusqu’à quand ?), il s’agissait de viser plus haut, plus loin, plus fort. De fermer le dernier chapitre en grand. Même si DOFP était déjà sacrément ambitieux, et réussissait à tous niveaux. Singer sort des cartons l’un des méchants mythologiques de la bande à Charles Xavier, pour créer une nouvelle menace mondiale. Dans la continuité de son film « années 70 et crise des missiles » précédent, le voilà en période « années 80 et guerre froide à plein ». Apo’ débarque donc d’un long sommeil pour s’imposer sur les humains, mutants ou non, en grand gourou sectaire ultra-puissant. Seule la coalition des X-Men et quelques nouvelles têtes vont le faire vaciller..
L’histoire est simple, les effets monstrueux. Ce nouveau chapitre APOCALYPSE est à ranger dans l’ordre des blockbusters catastrophes, avec effet planétaire garanti dès qu’un mutant tousse en Egypte : il brise un pont suspendu à New-York. Singer voit démesurément grand, pour mieux nous rappeler que tout est possible. Moins fin que les deux précédents, moins efficace aussi, ce 6e film n’arrive pas à nous emmener très loin dans son histoire qui n’est finalement qu’une grande opposition : même le recrutement par Apocalypse de ses 4 guerriers favoris se fait sans grande séduction. Un portail télé-porteur, et hop. A trop vouloir en imposer, Singer nous perd en chemin, au milieu d’un film qui déconstruit comme jamais l’univers de nos héros.
Finalement, ce qui reste attachant dans cette franchise, ce sont les personnages. D’un Quicksilver toujours plus fun (malgré une légère répétition) qui allège le propos, d’anciennes têtes de FIRST CLASS qui repassent dire bonjour et le noyau dur autour de Michael Fassbender / James McAvoy, l’univers connu nous revient avec plaisir au milieu de ce grand bazar numérique. Car finalement c’est ce centre de l’histoire que Singer aime explorer, au-delà du décor qu’il déconstruit. Si ce n’était un certain design 80′ qui passent relativement mal (surtout dans les costumes super-héroïques), le seul défaut de ce 6e opus est bien d’avoir les yeux plus gros que le ventre. Et de se piéger tout seul à trop créer sans avoir le réussite de DOFP.
PS: restez jusqu’à la fin du générique ;)
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