Syndic One – Quand les startups jouent double-jeu

Dans ce nouvel épisode qui nous plonge dans l’univers des startups, intéressons-nous au secteur merveilleux de la communication et du marketing, un aspect primordial pour toute jeune pousse. Tout comme avec notre expérience précédente concernant Babbler, nous nous promènerons devant la vitrine puis nous gratterons derrière le vernis, à base de captures d’écran, liens et témoignages.

Welcome to La French Tech

Afin de suivre l’actualité des fleurons de l’innovation et de l’économie française, nous sommes abonnés à la newsletter Les Pépites Tech, qui distille toutes les semaines « le top des startups de La French Tech ». La French Tech, c’est tous ceux qui travaillent dans ou pour les start-up françaises en France ou à l’étranger. Et donc, comment établit-on le top des startups de La French Tech ? Bah on vote. Une méthode comme une autre (pas mieux pas pire) qui permet de faire des classements de startups et des les communiquer à des milliers d’abonnés. C’est plutôt pratique car une startup a toujours besoin de se faire connaître. Elle doit multiplier les efforts en communication pour attirer du monde. Et souvent sans budget, ce qui n’est pas facile. Donc quand on peut arriver dans le top des Pépites Tech, c’est chouette. On fait voter la famille, les amis, les voisins, les électeurs fictifs du Ve arrondissement, c’est sympa, bon esprit, ça fait plaisir. Mais intégrer le top des startups fait-il vraiment de vous une startup au top ?

Le cas Syndic One

Par un bel après-midi de mars, la newsletter des Pépites Tech nous gratifiait de son top hebdomadaire :

On ne se connaît pas encore Syndic One, mais bravo à vous ! 🤚🏻

186 votes ? Whoh, pas mal. D’ailleurs à l’heure d’écrire cet article, on tourne plutôt autour de 200 votes, ce qui place Syndic One carrément n°1 du mois de mars (si vous regardez le classement ce mois-ci), et même dans le top 15 ALL THE TIME des Pépites Tech. Là je vous dis qu’on tient du lourd, alors découvrons ensemble cette pépite parmi les pépites.

Syndic, fais-moi rêver.

Bon, peut-être que comme moi, votre passion pour l’univers des syndics de copropriété n’a jamais été très entretenue. Il était temps que cela change, car apparemment ce secteur a besoin d’une bonne dose d’ubérisation et c’est là que Syndic One débarque :

Syndic One est l’inventeur du concept de Syndic Collaboratif qui offre la possibilité aux copropriétaires de prendre en main la gestion de leur immeuble via une solution en ligne. Grâce à une répartition judicieuse des rôles nous sommes capable de proposer un service complet pour 9€ / mois / lot : nous assurons toute la partie administrative et comptable à distance, les clients participent à la gestion sur place.

Mais oui ! ça suffit les syndics professionnels qui saignent les petits copropriétaires alors que ces derniers veulent juste gérer simplement leur bien mais n’ont pas le temps de faire le syndic eux-mêmes. Il fallait un bon coup de balai et heureusement maintenant il y a Syndic One. Regardez les commentaires, les 200 votes ne sont pas là par hasard :

Syndic One : Make Syndic Great Again

En lisant tout cela, une seule envie logique doit vous venir en tête si vous êtes sain(e) d’esprit : devenir propriétaire dans une copropriété ASAP et choisir Syndic One comme syndic ASAP. Evidemment vous vous ruez sur le site pour confirmer tout le bonheur que vous éprouvez, comme Didier de Lyon :

En même temps, le jour où vous trouvez des témoignages négatifs sur un site, mis en avant par le site lui-même sur sa page d’accueil, vous m’appelez. Non, nous on a plutôt voulu suivre Syndic One sur Twitter et Facebook pour montrer à quel point on est fan de leur succès 100% French Tech. Et là, première surprise : voici une startup qui ne met pas du tout ses réseaux sociaux en avant. Mais vraiment, zéro : rien dans le menu, rien dans le footer, rien dans la rubrique contact, rien nulle part. Bizarre, c’est plutôt l’inverse que l’on constate chez les startups de La French Tech : une présence multiple pour toucher du monde à moindre coût. Tant pis, on va chercher nous-mêmes. Et là, tout bascule…

Du rêve au cauchemar : Syndic One, niveau zéro

Telle une rencontre PSG-Barcelone, l’ascenseur émotionnel atteint une dimension surréaliste. On passe de l’extase à l’apocalypse. Notre startup chouchoute des votes et commentaires sur Les Pépites Tech se fait violemment incendier sur Facebook par… ses clients. Petit florilège (uniquement pour 2017).

Ils s’appellent Evelyne, Véronique, Amandine, Thomas, Vanessa, Patrice, Didier (mince, même Didier ?)… et on peut dire qu’ils n’ont pas l’air content. On peut même dire que ça ne ressemble plus du tout aux commentaires que l’on pouvait lire sur Les Pépites Tech. Qui croire ? La formidable communauté French Tech qui s’auto-félicite à grands renforts de plateformes dédiées à ses startups ? Ou le très terre-à-terre Facebook et ses millions de « vrais gens », simples utilisateurs, qui viennent donner leur avis sur un service dont ils semblent apparemment être clients (notez la précaution prise dans cette phrase ; mais en réalité nous avons regardé, l’ensemble des comptes ayant posté un commentaire sont de vrais profils Facebook).

Moralité : il faut prendre les classements de startups avec beaucoup de précaution. C’est un microcosme qui a parfois la fâcheuse tendance à s’entretenir lui-même, parfois au détriment de la réalité du marché. Mais quand vient l’épreuve du client, les choses peuvent radicalement changer. Et c’est cette épreuve-là qui fait et défait vraiment une startup.