On peut donc apprécier l’électro et rester complètement insensible à Jon Hopkins. Le test a été effectué sur Immunity, quatrième album solo du producteur anglais, quasi-uniquement instrumental.
Et cela peut durer longtemps. Les 8 pistes qui composent l’album s’étirent sur de nombreuses minutes, s’enrichissant à chaque fois de nouvelles sonorités, mais sans réellement se transformer. L’ensemble devient rapidement répétitif, comme si Hopkins prenait plaisir à passer ses boucles dans une essoreuse électronique ; un plaisir malheureusement pas partagé à l’écoute.
Ce n’est pas tant sur We Disappear, qui ouvre Immunity, que la sensation d’oppression se produit. Mais lorsque les sept minutes d’Open Eye Signal se profilent (ou les neuf minutes de Collider) on retrouve déjà ces notes saturées qui deviennent une marque de fabrique et ponctueront l’ensemble du disque.
Il y a également un choix concernant le rythme. Celui-ci est plutôt placé sur la première partie de l’album. A partir d’Abandon Window (peut-être le titre le plus touchant), l’accent est clairement mis sur l’émotion et l’humanisation des morceaux. Mais la rupture est quelque peu brutale et surtout, les chansons suivantes ressemblent à une synthèse des quatre premières, plus ou moins touchées par la grâce de ce fameux Abandon Window. Il est évidemment trop tard pour relever Immunity, victime en quelque sorte des choix de Jon Hopkins pour le rendre difficilement accessible. Un manque de cohérence, et de mode d’emploi pour décrypter l’album.
1 / 5