Et voilà. Vous vous dites « le mec ne lâchera décidément pas une note de 5/5 cette année, quelle radasse. » Alors qu’en fait vous ne vous dites absolument pas cette phrase mais je m’en sers pour exprimer à quel point j’ai failli, vraiment, appuyer sur le bouton rouge qui déclenche les feux d’artifice à chaque album atteignant la note max, le genre d’albums qui permet de briller dans les conversations — « Tu vois, ça, c’était 2014. Je l’écoute encore avec autant de plaisir. » — le genre d’albums qui débarque par surprise et te rappelle que purée, on fait un beau métier.
Le coup de coeur pour Oscar And The Wolf est immédiat. Dès Joaquim, qui enroule ses bras autour de l’auditeur pour l’emmener avec lui, dans un décor nocturne, où la voix frêle de Max Colombie (Oscar And The Wolf, c’est lui, un jeune flamand de 23 ans) sert aussi bien de réconfort que de source d’inquiétude. L’électro est envoutante, parfaitement dosée, capable de s’effacer pour laisser le premier plan à la performance vocale.
Voilà un peu le tableau. Entity, ce sont 12 titres magiques et presque autant de claques sonores — de jolies claques. Difficile de se livrer à l’exercice de citer pêle-mêle quelques titres qui sortent du lot tant on aurait l’impression de décevoir les autres alors qu’ils n’ont pas à rougir. Allez tant pis : Where Are You?, Strange Entity, Aistriu, Princes, Nora, Killer You… les morceaux alternent admirablement rythme et prélassement, portés par une mélancolie omniprésente et les différentes sonorités de l’exprimer. Entity est un premier album brillant, et Oscar And The Wolf un de ces artistes contemporains dont l’oeuvre exposée devant vous ne laisse pas indifférent lorsque vous la découvrez.
4.5 / 5