A 38 ans, Oxmo Puccino pourraît être considéré comme un papy du rap. Mais comme le bon vin, plus il vieillit et plus il se savoure.
Dans un genre où l’egotrip est roi, et où chacun s’invente une couronne, Oxmo, le Roi Sans Carrosse, entamme son album par Le Mal que je n’ai pas fait, une parfaite transition après L’Arme de Paix, le précédent opus. Et c’est dire si les préoccupations du grand bonhomme chauve sont éloignées des trônes dorés et des images putassières.
En matière de hiphop, Puccino n’a plus rien à prouver. Les années et les projets qu’il a menés parlent pour lui. D’abord surfant sur les tendances dans les années 1990, puis évoluant au gré des envies, il n’a jamais sacrifié sa nature profonde, sa sensibilité, sur l’Autel du rap. Si vous vous rappelez de sa Pucc’ Fiction, de J’ai mal au mic, ou plutôt du Lipopette Bar, qu’importe : Oxmo mixe les styles en gardant le focus sur les BPM pour que vous y trouviez votre compte.
L’Artiste fait fi des images faciles et oscille entre flow rap et chanson française. Son Sucre Pimenté il le distille dans un nuage de beats légers, le tout arrosé de piques acides et de pellicules de films. Comme dans Pam Pa Nam où votre Maître de Cérémonie vous guide dans Paris, la grande scène de sa vie, avant de vous apprendre La Danse couchée en compagnie de Mai Lan.
Beaucoup l’appellent en souriant le « Jacques Brel du Hiphop ». Mais l’Enfant seul est sérieusement un digne descendant des illustres Brel, Brassens, Ferré. La plume fine et précise, la voix reconnaissable entre mille, il a des choses à dire, des histoires à raconter. Des blessures, des bonheurs. Une mélancolie sur toile. Ses clichés sont des Polaroid et ses histoires en Technicolor.
Les clips à découvrir :
Artiste
Le Sucre Pimenté (Freestyle BBQ Remix)
feat. Orelsan, Greg Frite, Busta Flex, Grodash, Youssoupha, Dabaaz, 3010 et 20Syl
Le Concert à la Maroquinerie sur Arte Live Web
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