AMC a compris comment faire fructifier ses franchises les plus lucratives, et spécialement son poulain BREAKING BAD. La série qui continue d’avoir un temps d’avance sur ses concurrents les plus modernes se voit ainsi éclater sa dernière année en deux temps. Disons simplement que sur 16 épisodes, 8 sont diffusés cet été, les 8 autres… l’été prochain! Sur ce coup là on pourrait appeler ça une sixième saison.
Série hype parmi toutes, BREAKING BAD a largement de quoi remplir une demi saison, et nos attentes. On laissait le héros et son acolyte victorieux, maître de leur destin. Évidemment de ce nouveau monde ne peut naître que nouveaux défis. Et nouveaux dangers. On se doute que le super-flic Hank, toujours sur leurs traces sans le savoir, se rapproche dangereusement. On retrouve le garde du corps véloce, également chauve (il y a quelque chose contre le cheveu dans cette série), de retour et en rogne. L’enquête découlant de la mort de Gus rebat un peu les cartes, mais la saison ne perd pas de temps. Réorganisation, nouvelle stratégie « commerciale »… Walter est dorénavant le nouveau King de son territoire, et les retombées sont inespérées. La série a beaucoup fait évoluer le personnage, et il est difficile d’en voir tous les contours. Voir les limites.
Immergé à plein dans son nouveau monde, Walter est à peine reconnaissable, et pour cause. Son chemin l’a éloigné de sa famille, de ses enfants. Sa femme, impliquée, refuse de communiquer. Sa propre déchéance est un des grands développements de la saison, tout comme la remontée en puissance d’Hank. BREAKING BAD se reformate pour un final très attendu. Les évènements précédents voient leurs conséquences détériorer lentement les relations entre personnages, transformant le désert d’Albuquerque en terrain de règlements de compte. Après les petits concurrents et les rivaux despotiques, Walter White devra donc affronter son plus grand ennemi, lui-même, et la pression éventuelle du nouveau marché qu’il a instauré. Toujours métamorphe, la série a joué sur sa première-dernière moitié le château de cartes qui s’effrondre, logiquement mais sûrement. Reste au centre le Roi.
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