Homeland – saison 6 : tout est politique

Gloire à ceux qui auront résisté à la tentation, bien compréhensible, de décrocher de Homeland après la saison 3. La série aura fait la démonstration de son exceptionnelle capacité à se renouveler avec sa seconde trilogie de saisons : 4, 5, et donc 6. Mieux : depuis la dernière fois, on sait les showrunners capables de coller au plus près de l’actualité pour produire une fiction terriblement réaliste, et soulever les bonnes questions. Et si la formidable saison 5 abordait frontalement le domaine très actuel de la cybercriminalité, cette saison 6 poursuit le mouvement en ancrant son contexte dans l’élection présidentielle américaine et notamment la manipulation de l’information (le phénomène des fake news).

Pour autant, malgré leur clairvoyance, les scénariste de Homeland semblent avoir été également piégés par la réalité et l’élection de Donald Trump, puisqu’ils ont choisi comme président-élu… une présidente-élue, forcément faisant allusion à Hillary Clinton. Les fans de série auront d’ailleurs reconnu l’actrice qui affronte Frank Underwood dans House of Cards pour l’investiture démocrate. Tout est politique.

Dans cette saison 6, l’action se passe à New York, où la future présidente se retrouve briefée sur les menaces terroristes existantes mais aussi de nouvelles, qui la concernent directement. Pour l’aider, elle pourra compter sur Carrie Mathison, Saul Berenson ou l’increvable Dar Adal. Mais sont-ils vraiment là pour aider ?

D’autre part, on retrouve avec une joie de courte durée Peter Quinn, héros rescapé de justesse de la saison précédente, sauvé par Carrie, mais dans un sale état. Dans Homeland saison 6, les histoires annexes n’en sont jamais vraiment, et si la saison démarre de manière confuse et peu engageante, elle parvient de nouveau à renverser la tendance et à nous emmener avec elle sans hésitation. Encore un bon cru, et vivement le prochain, tant que la formule — surtout cette capacité à se renouveler en s’emparant des sujets d’actualité — continue.

4 / 5