House of Cards – Saison 1

Inutile de présenter les talents présents devant et derrière la caméra. Kevin Spacey et David Fincher ont fait chacun leur route depuis SE7EN. Non, la particularité de HOUSE OF CARDS vient de son diffuseur, un service VOD américain : Netflix. Une habitude peu encore répandue en France, mais qui commence à décoller outre Atlantique. En dehors de toute télévision, voici donc la première série de gros calibre livrée en un seul morceau sur Internet.

Mais focalisons nous sur l’essentiel : la série en elle-même. Adaptation d’une série britannique (4×55 minutes – BBC – 1990) de renom, HOUSE OF CARDS transpose son action aux Etats-Unis, et au coeur du pouvoir. Dans les coulisses de la Maison Blanche et du Sénat, il y a quelques têtes pensantes qui ne font pas l’actualité mais oeuvrent en silence, tirent les ficelles pour les pantins en place. Et Frank J. Underwood est l’un de ceux là. Un narcissique avide de pouvoir, mais pas de célébrité. Créée en bonne intelligence, la série place quelques belles idées (une interaction directe avec le spectateur, des ellipses bien négociées, une réalisation fluide et très classe…) pour une histoire au fond très sombre. Sans envoyer de grandes scènes, HOUSE OF CARDS fait suite à BOSS dans la manière de décortiquer l’instrument politique et les jeux de pouvoir avec un cynisme absolu.

Qu’il s’agisse de sa vie conjuguale (avec la magnifique Robin Wright) ou son travail, Underwood ne conçoit le monde que comme un jeu d’échec à taille réelle où il essaie d’avoir plusieurs coups d’avance. Et la saison ne le ménagera pas, alors que son candidat accède à la présidence, et lui se fait renvoyer dans les cordes. Et un poste moins glorieux qu’attendu. On suivra donc Frank à la reconquête (sournoise, cachée) de son but ultime, tout en observant les manœuvres nécessaires pour abattre (politiquement, au moins) les obstacles sur le chemin. Et sans ménager les personnages, HOUSE OF CARDS appuie au maximum le cynisme environnant, alors que chaque protagoniste se retrouve irrémédiablement pris à son propre piège. Jusqu’au dernier instant…

Avec Kate Mara pour jouer le rôle d’une jeune journaliste encore innocente, HOUSE OF CARDS nous emmène dans un tourbillon politique au cœur de l’Amérique actuelle. Brillant comme attendu, froid et cynique comme jamais. Et si l’idée d’une deuxième saison est déjà en cours de production, on se demande si on pourra plonger encore plus loin …

4.5 / 5