Papy Clint en a encore à revendre. L’acteur-réalisateur américain n’en a pas fini avec le cinéma, et s’impose à 84 ans comme une valeur confirmée. AMERICAN SNIPER sur la forme n’a rien à prouver ; c’est très propre, presque trop, pour raconter un fond plus complexe, l’histoire du plus grand sniper de l’histoire de l’armée US.
Et c’est peut être l’écueil de ce film (qu’initialement Spielberg devait réaliser). Eastwood transforme un destin pas très glamour en ode à l’Amérique, celle d’une fratrie de soldats déterminés à se serrer les coudes pour « faire leur boulot », et d’un sniper (Bradley Cooper tout en accent texan) en forme d’ange-gardien sur la brigade qu’il accompagne. Si AMERICAN SNIPER est une vraie odyssée humaine, traitée comme un feuilleton (la famille, les doutes, l’enfance, la peur, le combat..), c’est bel et bien le fond qui pêche.
Au-delà de la morale de l’histoire, forcément à la gloire de l’homme (en uniforme), chose peu perceptible chez nous loin des considérations militaires de la société américaine, c’est bien la magie d’Hollywood qui finit par nous faire sortir du film. Une biographie largement retravaillée pour la narration du long métrage, ajoutant mélodrames et adversaires pour renforcer la dramaturgie de l’ensemble.
Un mélange entre hommage aux forces armées et fiction pour grand écran, AMERICAN SNIPER ne convainc pas mais confirme la maestria technique d’Eastwood. Un bon point pour le réalisateur, désormais habitué à changer de sujet et d’ambiance selon son bon plaisir. Et le notre, de temps à autre.
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