Cannes 2013 – Compétition officielle
Annoncé comme le film choc du festival de Cannes, BORGMAN se révèle bien moins sulfureux ou choquant qu’attendu, mais possède néanmoins une noirceur et une ironie salvatrice pour mieux épicer les choses. Entre manipulation des cerveaux et retour à l’état de nature, voilà un film européen dans la droite lignée des Haneke ou Ferrara (avec BODY SNATCHERS, en moins gore) qui ne démérite pas.
Un homme vivant sous terre se fait déloger par trois hommes armés, dont un prêtre. Obligé de retourner vers la société, il manipule une famille pour se faire héberger et petit à petit prendre le contrôle des choses dans un étrange jeu de pouvoir où tout semble se dérouler de manière naturelle. BORGMAN est un film mystique, où un groupe d’individus sortis de nulle part possède une forme de conscience supérieur, enlève des enfants ou élimine toute concurrence sans émotion aucune, dans un but aussi mystérieux qu’imprévisible.
Aussi froid et classique d’un film d’Haneke, avec autant d’éléments surnaturels que d’énigmes contemporaines, ce BORGMAN place quelques surprises cruelles ou satiriques, et beaucoup de questions sans réponses pour une sorte de thriller dramatique qui laisse sans voix. Loin d’être provocateur, le film place quelques idées osées qui ne connaissent aucune concrétisation réelle à l’écran. L’honneur est sauf.
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