Film projeté dans le cadre de L’Etrange Festival 2012.
Charmant jeune réalisateur irlandais assez impressionné d’être à Paris, Ciaran Foy présentait un film tout personnel, sorte de retour psycho-réparateur sur un traumatisme qu’il a lui-même connu. Ou comment un jeune père de famille voit sa douce et tendre brutalisée et mise à mort (quasiment) par de jeunes malfrats cagoulés, et en devient totalement agoraphobe. Un enfant à charge, l’impossibilité de sortir sereinement à l’extérieur (un univers de tours et de quartiers abandonnés, sorte de far far west moderne déshumanisé – comme les agresseurs), voilà le postulat assez efficace dans lequel nous plongeons.
CITADEL, c’est donc un vrai personnage principal, autour duquel nous tournons pour rarement nous en éloigner. De sa phobie, de son envie de partir, de sa nécessité à tenter de surmonter tout ça pour le bien de sa fille, la première partie du film rend assez bien hommage aux intentions de l’auteur-réalisateur. Sur la forme, le film est même très rigoureux, ce qui manque souvent à des premières oeuvres. Malheureusement, à trop vouloir en faire, on perd le fil en deuxième partie, quand la nécessité se fait sentir d’accélérer le récit. Quitte à étirer les minutes, les personnages s’expliquent plus (trop?), les situations se répètent et oublient la simplicité des débuts. On perd donc en intérêt au fur et à mesure que le récit se déploie.
Si la promesse du cinéaste n’a pas tenu jusqu’au bout, CITADEL révèle de vraies qualités, un casting carré (quelques têtes de Games of Thrones, ça fait jamais de mal…) et une vraie envie. Il n’y manque qu’un peu de maturité.
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