Film projeté dans le cadre de L’Etrange Festival 2012.
Alex de la Iglesia trace son chemin depuis une vingtaine d’années au gré des évolutions du cinéma espagnol. Réalisateur fantasque, amateur d’absurde et d’un quotidien décalé, il a transformé des employés modèles en psychopathe pervers, des prêtres cul bénis en apôtres armés de l’Apocalypse, des clowns tristes en figure tragique. Le voilà de retour (avec Salma Hayek, la surprise) pour une nouvelle farce satirique, en s’attaquant cette fois ci aux médias, à la société d’information, bref au monde réel, actuel.
On se demande où tout cela va mener : une bonne présentation du personnage principal nous amène de son statut de chômeur, une perte d’espoir et… un accident idiot, qui l’amène à finir empalé (de la tête) sur une tige en acier. Sitôt découvert, voilà secours et ambulances arrivant, suivi par les médias. Et la folie qui suit : les problématiques pour sortir la victime de là, l’attrait du jeu de l’information pour attraper le scoop, l’interview exclusive.. Dès lors, de la Iglesia laisse courir son récit : doit on sauver cette vie, ou attendre le chèque d’une émission racoleuse qui en fera son sujet du soir? L’individu est-il plus important que ce qui lui arrive, l’éphémère évènement auquel nous assistons vaut il le coup de jouer à ce jeu de roulette russe géant?
Pas forcément provocateur, un peu simpliste par moment (la femme épleurée, le doute sur la volonté de sauver le héros…), jouant la carte de l’ironie douce, de la Iglesia ne pousse pas son récit à fond, laissant même échapper une fin un peu trop douce. Comme un programme à refermer, une télé à éteindre. On l’aura connu plus incisif.
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