En pleine Guerre Froide, les USA étaient plongés en pleine paranoïa de l’espion soviétique. La chasse aux « rouges » toucha même grandement Hollywood, miroir de la société américaine où les films & stars étaient scannés pour en vérifier le discours. Au milieu de cette folle ambiance, les artistes et techniciens avec une sensibilité à gauche n’étaient pas épargnés. Dalton Trumbo, scénariste parmi les plus doués, sera l’une des victimes les plus emblématiques.
Quand la vie (mouvementée) d’un scénariste inspire un film : DALTON TRUMBO revient sur les années perturbées de l’auteur multi-oscarisé qui parviendra à continuer de travailler malgré l’interdiction (une liste noire) du gouvernement, en changeant de nom. Son talent n’étant pas perdu, ses scripts arriveront sur les écrans, et c’est sous des noms d’emprunt qu’il se verra remettre 2 Oscars pour VACANCES ROMAINES (avec Gregory Peck & Audrey Hepburn) et LES CLAMEURS SE SONT TUES. Subissant les contraintes de la chasse aux communistes organisée dans tout le pays, Trumbo ne se verra remettre officiellement (et sous son nom) les prix que quelques années plus tard.
Plein d’ironie, de second degré, DALTON TRUMBO est de ces biopics au rythme enlevé et à la galerie de seconds rôles reconnaissables : Elle Fanning, Diane Lane, John Goodman, Helen Mirren, Louis C.K, David James Elliott, Alan Tudyk… et au milieu Bryan Cranston (BREAKING BAD, MALCOLM) particulièrement investi dans le rôle principal, jonglant avec les humeurs du personnage ou son vieillissement. Cranston donne l’épaisseur nécessaire à celui qui passera par toutes les étapes possibles, de la prison aux Oscars, entouré de sa famille. Pas vraiment comédie, pas réellement drame ultime, DALTON TRUMBO est un biopic somme toute classique qui fonctionne par la force de son casting. Et un retour en arrière dans un Hollywood classique, envoutant, la même année que les frères Coen avec AVE, CAESAR!
3.5 / 5Il y a 17 autres articles à lire.