La comédie française ne va pas mal. Mais elle n’arrive pas pour autant à décoller d’un modèle pré-télévisuel. Dans le genre, difficile de trouver quelque chose de réellement original ou décalé. Depuis quelques années, le mal est connu, et si tout cela respire le bon esprit et l’enthousiasme, force est de constater que film après film, on nous sert la même soupe.
DEPRESSION & DES POTES, par le réalisateur de L’AMOUR C’EST MIEUX A DEUX (qui était pas mal, voir mieux, mais que nous n’avons pas chroniqué ici), c’est donc le résumé de tout ce que la comédie romantique française peut offrir de meilleur et de pire. Un bon fond : quatre potes réapprennent l’amitié virile et l’espoir après que l’un d’eux soit pronostiqué dépressif. Habile, dès lors tout peut être excuser sur ce propos (tiens, je ne fais plus la vaisselle, je suis dépressif). On nous sort quatre portraits sympathiques, quatre quadras (la galerie commune de toute comédie actuelle : 1 célibataire, 1 juif, 1 marié, 1 père) et une demi douzaine de seconds rôles faire valoir, essentiellement féminin (qui, à part briller, ne font pas grand chose), une accumulation de situations rapidement esquissé pour nous raconter une histoire finalement peu importe. La morale républicaine finale n’en a que peu d’intérêts : ça finit bien, et c’est le principal. En même temps, vu le manque de péripéties, il ne pouvait en être autrement.
Formaté pour le prime time, DEPRESSION & DES POTES a donc du mal à prendre de véritables risques. Si vous aimez les comédies douce amères (pas trop non plus) sur des quadras en manque d’amour, vous en aurez pour votre argent. Pour le reste, entre facilités scénaristiques, manque de profondeur des personnages et une certaine tendance à manquer d’ironie, là n’est pas le film qui révolutionnera le genre. Rapidement classé, et sans doute rapidement diffusé.
1.5 / 5