The Fighter

Petit rattrapage de saison, The Fighter était l’un des outsiders du début d’année, ayant été nominé dans à peu près toutes les récompenses les plus prestigieuses, repartant avec des lots de consolations (justement considérés, avec notamment les seconds rôles à chaque fois). Loin d’être aussi extrême que ses confrères, Fighter (en français, pourquoi supprimer le « the »..?) est un film de boxe très bien fabriqué, trop bien peut être.

La boxe est un vieux mythe du cinéma ricain. Voir deux bonhommes se foutre sur la gueule pendant 12 rounds ou plus semble plaire, et livrer des histoires épiques. Il faut dire que pratiquer comme art de vivre un sport dont l’enjeu est de se mettre dessus doit bien calmer quelques frustrations de la vie quotidienne.. Voilà donc deux frères de Lowell professionnels de cet art, l’un ancienne gloire, l’autre en devenir. « Inspiré de faits réels », on vous dit. Mark Walhberg, qui semble décidé à livrer de bons films une fois sur quatre, et Christian Bale, qui déforme son physique de façon assez masochiste à chaque rôle, incarnent donc le tandem central, entourés de bonnes têtes de l’Amérique profonde, pour bien montrer tout ça. D’échecs en succès, d’amour en familles, Fighter est donc l’une de ces histoires (vraies) assez éblouissantes, un come back dur sur l’homme, et pleins de belles leçons.

Fighter n’en est pas pour autant déplaisant, ne sombrant pas dans le sentimentalisme exacerbé, mais s’attachant surtout à voir ses personnages évolués, aini que l’importance de la cellule autour du boxeur. Entouré comme il se doit, il voit sa vie dictée par un tel, ou une tel, et doit s’affranchir de ça pour garder la tête froide. Ou suivre les bonnes personnes. Fighter, c’est avant tout cette histoire, celle de deux frères qui n’étaient pas fait pour se suivre, mais vont devoir apprendre à boxer ensemble, entre erreurs de parcours, séparations et la vie qui coule. David O. Russel, plus connu pour ses espiègleries hollywoodiennes (les Rois du Désert, I Heart Huckabees…), fait donc son Aronosfky en reprenant un ton sérieux et une image plus léchée pour un drame tout en sobriété et en destin glorieux. Aucune critique là dedans, le film est réellement léger en larmes pour offrir au contraire plusieurs rebondissements sans s’arrêter sur les atermoiements de chacun. The Fighter, un film pris à bras le corps pour une suite de combats rythmée menant à une fin convenue mais happy end inévitable qui fait plaisir. Choisissant avec intelligence de reproduire le point de vue télévisuelle de ces combats diffusés nationalement sur HBO, le réalisateur mêle donc cinématographie et télévision pour un mélange réussi.

Au final, (The) Fighter est une belle histoire, comme peut en parler le cinéma US, et la boxe aussi. Porté par un casting solide, le film trouvera sa place dans les classiques d’aujourd’hui.

3.5 / 5
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