Un homme très recherché

S’il lui reste quelques apparitions à faire à l’écran, le (très) regretté Philip Seymour Hoffman signe avec A MOST WANTED MAN (en VO) l’un de ses derniers premiers rôles. Largement de quoi reconnaître son talent, au sein d’un thriller académique au casting sérieux d’où ressort la performance d’un grand acteur.

De spectacle (les premiers JAMES BOND), l’espionnage est devenu un ensemble d’enjeux, de calculs, de tractations internationales entre agences taillées pour les costumes. Si des JASON BOURNE oppose l’action à ces stratégies secrètes à plusieurs niveaux, UN HOMME TRES RECHERCHE serait plutôt à mettre dans la catégorie des films sous pression bureaucratique, comme le précédent LA TAUPE. Les deux sont d’ailleurs adaptés de John Le Carré, écrivain du genre et ancien espion. On retrouve donc sa patte, celle d’un thriller sans (surenchère d’) action, un film de réflexion et d’apparence où plusieurs agences se disputent des informations et des témoins essentiels dans la traque de terroristes.

On peut reconnaître, sous l’influence de Le Carré et la caméra d’un Anton Corbjin toujours minutieux, un ton clinique, froid et détaché du film. Comme ses héros, il ne fait pas dans le sentiment et fait avancer l’histoire au gré des jeux de pouvoir des différents protagonistes. Ce grand jeu d’échec, sur 2 heures, fascine et laisse perplexe par certains côtés. Absordé par l’histoire, on abandonne les questions inutiles, et on regarde Philip Seymour Hoffman se débattre pour faire éclater sa vérité. Quitte à ce que cela soit son dernier grand combat.

4 / 5
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