State of Play, ou rebaptisé ici Jeux de Pouvoir. Un film US pour une série UK, on quitte Londres et six heures de programme pour un long métrage à Washington de deux heures. Y perd t-on au change?
Pas totalement. On garde l’histoire ; un journaliste enquêtant sur un double homicide retrace les preuves jusqu’au Congrès et des manigances au plus haut niveau de l’Etat. Histoire classique qui entretient un certain mythe du complot en y mêlant l’exercice du journalisme et en minimisant l’importance du travail de police. State of Play joue avant tout la carte de l’investigation avec Russel Crowe, vieux baroudeur d’un papier local qui, têtu comme une mule, cherchera l’aiguille dans la meule de foin. La nouveauté américaine vient de Rachel McAdams, catapultée blogueuse en chef du journal, et donc amie/ennemie journaliste, côté moderne de la profession. Passé ce rapide postulat, le film nous sort une plaidoirie convaincante sur le travail de journaliste et l’importance des vieux papiers, la méfiance sur les nouveautés (rumeurs et autres méfaits d’Internet) sans pour autant les rejeter. On tient juste à garder les rênes de l’information, sans pour autant nier que celle-ci est le fondement de tout.
Dans tout ça, on regrettera le charme du casting et du décor anglais (Londres, John Simm, David Morrissey ou Bill Nighy.. et même les débuts de James McAvoy ou Kelly Macdonald!), mais tout en appréciant de retrouver le rythme et la ténacité des héros et de l’atmosphère. Alors oui, on caricature un peu tout ça, on accélère (forcément) l’histoire, voir en modifiant les derniers instants pour garder l’histoire les pieds sur Terre, mais la patte de Kevin Macdonald (Le Dernier Roi D’Ecosse) est redoutable. Sans conserver la magie de l’original, ce State Of Play se regarde aisément et pour de bonnes raisons.
3 / 5Il y a 12 autres articles à lire.