Le succès des franchises de superhéros depuis une bonne dizaine d’années ne pouvait laisser longtemps sur le bas côté le plus fort de tous, Superman. l’alter aego de Clark Kent, gentil journaliste, avait fait un passage timide en 2006 sous la direction de Bryan Singer, mais sans être totalement concluant. Et sans faire oublier le Christopher Reeve de notre enfance… Warner reboote donc une nouvelle fois son titan d’acier en le renommant MAN OF STEEL. Et après la domination du BATMAN de Nolan (au moins en chiffre, côté Warner/DC), il était normal de le voir traîner pas trop loin, histoire d’unifier un peu l’univers mis en branle par un Zach Snyder très excité (on le comprend).
On apprend les leçons du passé. C’est un peu l’histoire de MAN OF STEEL devant et derrière la caméra.Faisant fi de la mythologie kryptonienne, Nolan, Goyer et Snyder en peignent les grands volets, non sans rendre hommage aux premiers films, et puis cassent tout. Littéralement, mais pour mieux reconstruire. Fini le Clark timide derrière ces lunettes, ici Superman est un solitaire bad ass qui se cache au creux de la société. Façon Wolverine dans les premiers X-Men… C’est uniquement lorsque le Général Zod et ses sbires débarquent sur Terre que Sup’ doit se révéler au monde (et à Lois Lane – charmante Amy Adams). Comme origines, on fait pire et la team Nolan taille dans le gras pour mieux livrer l’action, la vraie. La deuxième partie du film est donc une gigantesque baston à ciel ouvert entre kryptoniens surpuissants, histoire d’assurer le spectacle. La destruction de New York dans AVENGERS passerait presque pour une bataille d’école primaire…
Noir et pessimiste, ce Superman s’inscrit dans la tonalité des DARK KNIGHT de Nolan. Evidemment l’idée est de tout lier pour travailler les suites et crossovers. Si l’ensemble tient la route, Snyder livrant des images spectaculaires à gogos, des destructions massives à chaque plan et s’offrant un casting de haute volée (d’où ressortent clairement les deux pères, Kevin Costner et Russel Crowe), c’est dans les finitions qu’on trouvera quelques faiblesses. Malgré un côté spectaculaire indéniable et très jouissif, on repart avec un film où le héros est intouchable (ce qui reste le problème des adaptations cinéma de l’homme d’acier), Lois Lane inexistante et une absence d’émotions assez flagrante. Pourtant les scènes et dialogues (le film est très bavard) fonctionne à côté de l’action pure.
Pour une introduction, ce MAN OF STEEL s’offre les choses en grand, et fait le spectacle. La surenchère est de mise, et nous colle à notre siège. Reste évidemment à approfondir les choses, peut être se calmer sur le symbolisme à l’américaine, et puis foncer vers une ouverture à un monde DC plus grand encore. Le final nous le laisse entrevoir : maintenant que les bases sont posées, la vraie histoire reste à raconter. Qui a dit Lex Luthor ?
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