Avec son quatrième long métrage, Jim Mickle s’offre un casting masculin rêvé, et démontre de nouvelles capacités bien au-dessus de son précédent, WE ARE WHAT WE ARE (présenté en 2013 – inédit en salles en France). Un joli pari, au récit abrupt mais réservant pour une fois des surprises, sur lequel il n’oublie pas d’apposer sa touche obscure.
JUILLET DE SANG peut se résumer comme une nouvelle façon de revoir l’american way fo life. Mickle continue de creuser un sillon entrepris avec STAKE LAND (des vampires dans un avenir sombre) et WE ARE WHAT WE ARE (une famille de cannibales millénaires) de déconstruction d’une Amérique aux abois. Ici, un jeune entrepreneur abat un jeune délinquant s’étant introduit chez lui. La recherche de la sécurité, la protection de son chez soi, la défense de son territoire sont des thématiques chères aux Etats-Unis, et sont ici mises à bas dans l’angoissante et terrible chasse du père de la victime face à la famille du héros. Une première du film en forme de retour de vengeance pour celui qui a bien agi, même si son acte s’est révélé fatal (Michael C. Hall trouve ici une vraie variation à DEXTER).
Passé ce cap, le film pourrait dérouler tranquillement, mais au contraire trouve les ressources de continuer en bifurquant radicalement, et ouvrant la voie à un mélange détonnant de différents polars, entre revanche familiale, mafia et pédophilie. Plusieurs éléments finalement assez inutiles, en toile de fond, pour mieux emmener le trio d’hommes (dont un Don Johnson joyeusement décalé) au centre de l’histoire vers une quête absolue où les rôles s’inversent. Une vraie histoire texane, plus moderne qu’à l’accoutumée, et qui sait nous embarquer jusqu’à la fin malgré quelques invraisemblances.
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