Kick-Ass

Décalé, subversif, pop, etc. on a tous lu les accroches de Kick-Ass à sa sortie. Et le film les respecte parfaitement. Nous sommes dans une histoire au départ plutôt banale où un adolescent se prend pour un super-héros (« Kick-Ass ») sans avoir aucun pouvoir, juste un costume ridicule qui lui permet de cacher son identité et donc de prendre un peu plus confiance en lui.

Evidemment, ça ne lui apporte rien de nouveau, sauf qu’un jour sur un malentendu, il devient réellement un héros en sauvant quelqu’un. Et à partir de là, il génère des émules, d’autres jeunes qui vont se prendre à rêver en costume.

Kick-Ass est donc prétexte à une violence assez gratuite mais franchement amusante. Agréable surprise, le scénario est présent et à la hauteur, avec un combat mené contre la pègre locale. Mention spéciale pour « Hit-Girl » et l’actrice Chloe Moretz, héroïne féminine dans un rôle charismatique qui marquera longtemps sa carrière.

CRITIQUE DE MG

Kick Ass, titre flamboyant d’un comics américain dont l’auteur aime provoquer. Mark Millar a en effet le goût d’être agressif sans être méchant. Et aux vues des litres de sang versé dans la bande dessinée, on était en droit de s’interroger sur la fidélité qu’apporterait au récit Matthew Vaughn, pour un film construit en dehors de tout studio.

Film de super héros avant tout, Kick Ass se veut au départ super anti-héros ; le personnage principal est un lycéen tout ce qu’il y a de plus normal, un geek des temps modernes complexé par la gente féminine et les grands musclés. Oui, comme Peter Parker au début. Sauf que Kick Ass, son nouveau nom de vengeur masqué, il le créé venant de nulle part, décidant qu’il faut se lever contre la criminalité ambiante et les malpolis. Sauf que, justement, lutter contre le crime peut vous faire arriver droit aux urgences. Et notre adolescent écervelé va s’entêter, offrant quelques beaux combats moins glorieux que les X-Men mais tout aussi passionnant, jusqu’à arriver devant de vrais gangsters et de vrais superhéros, en l’occurence Big Daddy (excellent Nicolas Cage, c’est assez rare pour le souligner) et Hit Girl, père et fille luttant dans le sang contre la violence.

Vaste programme donc, supposé ultra violent et sans merci, où des enfants charcutent du gangster baraqué pour le goûter. Evidemment le propos est atténué sur l’écran, tout en conservant le récit d’origine. Associant fortement les créateurs du comics (Millar et John Romita Jr) au film, notamment lors d’une courte séquence animée, Vaughn suit sans trop dénaturer l’histoire, simplifiant quelques fois les surprises pour aller droit au but et offrir un long métrage décomplexé où tout le monde se dézinguent sans gêne. On sera certes un peu embêté de voir le réalisateur multiplié les effets de style sans jamais arriver à rester constant, mais peu importe : le film réussit à divertir, offrant son lot de musiques fortes et d’adrénaline, chose que certains films ont tendance à oublier. Reste l’hommage raté à une certaine culture geek (on attend désormais Scott Pilgrim dont la première bande annonce explose les yeux, comme celle de Kick Ass en son temps..), où on aurait aimé une plus grande introspection dans le genre superhéroïque, pour en revenir au final à un film comme les autres, avec son héros timide, ses copains binoclards, la jolie fille du lycée… Kick Ass ressemble dans sa construction à un Spider-Man bis, tout aussi efficace et visuel, allant même jusqu’à conserver une fin ouverte lorgnant sur la suite.

Bref, un bon moment un peu dénaturé par le passage sur grand écran, mais qui devrait venir ravir l’ensemble des fans du genre.

4 / 5
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