Robin des Bois

On a tous en tête le charme d’Eroll Flynn ou du dessin animé version Disney. Personnellement, la première image en tête aura longtemps été le sombre et adulte film avec Kevin Costner, pétri de bons sentiments mais fort bien réussi, pour un des premiers films vus au cinéma. Voir donc Ridley Scott rembarqué Russel Crowe pour nous refaire un péplum quelques années après, version flèches de bois et cachettes dans le forêt de Sherwood, on dit oui. Sauf que demander à un réalisateur propre sur lui de nous servir du paysan en révolte, ça ne fonctionne pas.

Scott n’est pas idiot, et même s’il aurait été judicieux de nous servir du Robin des Bois copié/collé sur les histoires précédents, il décide d’en prendre le contrepied, et de nous conter les origines du rebelle au grand coeur. Robin, c’est donc un archer des croisades, qui s’en revient au pays. Oui mais.. Un archer pas si fan de son roi Richard, qui a juste le sens de la justice et des choses à faire pour corriger l’ambiance de l’Angleterre à cette époque. S’en retournant des champs de bataille avec quelques camarades, il tombe donc sur un jeune roi inexpérimenté et égocentrique (Jean), un shérif inutile (le shérif) et un traître en puissance (Godefroy), allié aux Français. Qui a cette époque n’était pas fans des Anglais.. Voilà l’ambiance, et lorsque Robin débarque à Nottingham, il tombe nez à nez sur Marianne. La suite est connue.

Enfin presque, car ne vous y trompez pas : la fin du film s’ouvre sur le Robin des Bois bien connu. Avant, on a droit donc à un ex-soldat qui va découvrir ses origines pas si paysannes, comme quoi le hasard n’y est pour rien. Et puis quelques batailles pour bouter le français hors du territoire. Point de bois, point de trafics, de vols de riches pour les pauvres… Non, Robin par Scott, c’est avant tout une bonne heure de décors, histoire de poser le débat, avec moultes manigances et ménestrels. On s’ennuie un peu. Et puis ensuite, tout le monde va à la plage pour profiter du bon air de la Manche. Pas de chances, c’est la baston générale. Heureusement Robin a son arc, et peut tuer le méchant espion Godefroy (formidable Mark Strong, au français sympa). Je vous raconte la fin, mais ça ne servira pas à grand chose. Ridley Scott sait assurer derrière la caméra, sort quelques plans de hautes volées (surtout dans l’eau), mais ne bénéficie pas d’un grand scénario pour relever le tout. Pourtant Bryan Helgeland n’en est pas à son coup d’essai, mais à force d’empêtrer son histoire dans des manigances de cours, le voilà sans action, raccourcissant par contre les choses sans trop de raisons, livrant une succession de scènes sans liens, sans intérêts non plus. Tout va très (trop) vite, et surtout le Robin des Bois n’existe pas. On aurait du appeler ça Robin d’Avant les Bois pour être juste. Et si l’enveloppe est solide, elle est surtout vide. Reste à voir si sur une fin extrêmement ouverte ils oseront donner une suite à cette aventure.. Car elle pourrait se révéler plus intéressante que ce premier film bien pâle.

2 / 5
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