Depuis qu’il est soumis à un manque de liberté (de voyager), Roman Polanski n’a jamais été aussi créatif. Enfermez le, et le voilà s’ouvrant à de nouveaux horizons. Après l’excellent GHOST WRITER, et la semi déception d’un CARNAGE plutôt intelligent, sa VENUS A LA FOURRURE est une remarquable surprise porté par un duo haut en couleurs. Un film de cinéma allant au plus simple et pourtant terriblement efficace.
Plaçons le sujet : une actrice, un casting, un metteur en scène. La première est en retard, le dernier un peu pressé. Et les voilà évoluant autour d’une scène de théâtre, argumentant ou jouant une pièce, s’attirant, se repoussant. Dans ce pas de deux où Amalric, alter aego du cinéaste, fait face à Emmanuel Seigner, compagne à la ville de Polanski, c’est bien cette dernière qui l’emporte. Dans un tourbillon de mots et de sens, Seigner est la pièce maîtresse d’un récit nous emportant dans les méandres de la création, jouant sur plusieurs niveaux de compréhension. Sans faire attention, on plonge, sans savoir qui parle : Polanski ? la pièce ? la pièce dans la pièce ?
Revenant à un minimalisme salvateur, Polanski prouve avec ce récit à l’humour et à l’amour rageur, qu’il peut encore surprendre. Forcément, on le savait mais on doutait. Nos plus plates excuses ; plus affuté et plus pertinent que son CARNAGE, LA VENUS A LA FOURRURE est hautement accessible et pleine de vie. Loin de l’image qui s’en dégage au premier abord.
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