Sacré Ben Stiller. Non content de nous faire rire, le showman américain sait jouer de plusieurs cordes à son arc. Et nous avons tendance à l’oublier : depuis une vingtaine d’années, Stiller sait tour à tour se faire acteur (drôle), producteur (efficace), auteur et réalisateur (surprenant).
Pour son nouveau tour de passe-passe, Stiller nous emmène dans un joli voyage. Une odyssée fantasmée (ou du moins en partie, faux remake d’un Walter Mitty ayant déjà existé au cinéma) où un bureaucrate triste claque la porte de son entreprise pour partir parcourir le monde à la recherche d’un photographe mythique, et ainsi séduire la femme de sa vie. Un appel à l’aventure et à l’évasion qui résonne joliment à nos oreilles. Dans un format très bien amené, entre musiques à la mode (hop, Arcade Fire, Of Monsters and Men…), destinations rêvées (l’Islande, le Népal…) et romantisme exacerbé, Walter Mitty est une très jolie histoire qui saura vivre sur la durée, se revoyant certainement sans aucun mal en se disant « et si moi aussi… ».
Au-delà du rêve, et des jolies aventures de Stiller dans ce rôle taillé sur mesure (l’acteur prouvant une nouvelle fois qu’il peut séduire, faire rire ou s’éloigner des comédies graveleuses lorsqu’il en a envie), Walter Mitty manque de totalement nous conquérir dans ses petits détails qui décrochent du récit. Ne sachant trop où se positionner entre réel fantasme ou vrai voyage, Stiller aligne les jolis plans (c’est beau l’Islande), se fait pousser une barbe de trois jours et pousse son film sans trop faire attention. On regarde sans vraiment adhérer à l’ensemble, certaines péripéties passant à côté. Au final, de très belles idées et de beaux sentiments en fond, pour un personnage attachant qui manque de nous marquer faute de lien solide dans tout ça.
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