Sacré George. En plus d’être la classe incarnée made in Hollywood, et le vendeur de café le plus couru de la planète, il sait y faire. Filmographie sans trop de nanars côté acteurs, et des réalisations péchues sur des sujets de société, jusqu’ici très réussies. Pour son dernier en date, Ideas of March (rebaptisé en VF), le père Clooney s’attaque à la politique. Genre, moins d’un an avant une élection présidentielle. Couillu.
Les Marches du Pouvoir, c’est l’histoire d’un petit gars un peu naïf, persuadé de voir de justes causes en politiques, et qui déchantera bien vite face aux luttes d’egos et de personnalités en haut lieu. Rien de bien original ni extraordinaire, on nous a déjà fait le coup du thriller politique entre trois pièces à la cravate stricte. Gosling s’y promène avec grande facilité, avec en tête d’affiche un Clooney qui s’offre le mauvais rôle, et deux statures du cinéma pour les contrebalancer, Giamatti et Seymour Hoffman, dont on rêvait à une rencontre prochaine. Tout ça est donc d’une grande classe, et très sobre en même temps. Passé le postulat de fin nous remettant en pleine tête le cynisme désabusé de la classe politique, et les magouilles qui vont avec (au détriment des petites gens), ces Marches du Pouvoir n’ont rien d’extraordinaires. Et pourtant!
Au terme d’un film aussi naïf que son héros, mais extrêmement bien construit, choisissant d’éliminer le superflu, Clooney nous fait plonger malgré nous dans son idée de la découverte de la haute politique. Suivant Gosling, on n’y fait pas attention mais nous suivrons le même parcours tout du long. Voir ce jeune cadre dynamique apprendre à jouer avec les grands, se salir les mains pour s’en sortir, entre journalistes curieux et chefs de cabinets retors, tout cela devient un grand échiquier dont on suit la partie avec envie, ne se souciant même plus d’un scénario convenu mais prenant. Et oui, il est fort Clooney, il nous sert son film sur un plateau, et on y adhère sans coup férir… Brillant!
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