Lucy

Difficile de voir dans LUCY, dernier film en date de notre Luc Besson national, autre chose qu’un naufrage raflant quelques pièces au box office avant de retomber dans l’anonymat. Mixture hasardeuse mélangeant concept philosophique (que se passerait il si on utilisait notre cerveau à son maximum ?) et film d’action (à la sauce Besson justement), LUCY est un ensemble d’intentions et d’idées ratées, d’effets spéciaux pas toujours réussis pour un film à oublier. Vite.

Attention, on l’aime bien Luc. Le réalisateur français a quand même eu l’audace de vouloir créer Hollywood-sur-Seine avec son complexe de studios immense, réalise et produit des locomotives du cinéma à la qualité diverse mais en offrant beaucoup de divertissement. Que l’on aime ou pas, force est de reconnaître le travail accompli et sa filmographie non dénuée de quelques films marquants (LE CINQUIEME ELEMENT, NIKITA, LEON, …). Oui, Luc Besson est un vrai gros morceau du cinéma hexagonal, et en cela on regrette de le voir aux commandes d’un film à la qualité douteuse.

LUCY, c’est un début « à la Besson » : une étudiante paumée (Scarlett Johansson) transformée en mule puis en superhéroïne, un trafic de drogues, des truands, des bagarres. Jusqu’ici, tout va bien, on connaît. Mais à partir du moment où l’histoire dérape vers l’essai philo à deux francs (coucou, je manipule les corps avec mon cerveau), rien ne tient plus debout. Scarlett fronce des sourcils, change de coiffure mais ses superpouvoirs semblent limités. On passe d’une exploration spatio-temporelle, à de grandes questions sur l’humanité, à des échanges de semi-automatiques en plein hôpital parisien entre flics français et truands coréens. Ah, et on voit passer Morgan Freeman pour la caution « Christopher Nolan » du jour (après son passage dans TRANSCENDANCE un peu sur le même sujet).

Blindée aux images d’archives, d’animaux et de paysages (il doit en avoir un stock après avoir produit plusieurs documentaires ou encore Terence Malick), LUCY joue d’un côté prétentieux en tentant de nous expliquer la vie. On ne sait plus trop ce que l’on venait chercher, sans doute pas ça (même si ça a un vague lien avec les derniers moments du CINQUIEME ELEMENT, en moins ludique), et aux vues du résultat seule la présence d’une star mondiale sauve le tout d’un désintérêt total. Encore que la Veuve Noire des AVENGERS aurait sans doute mieux à faire.

1 / 5