Maps To The Stars

Après Cosmopolis, sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes en 2012, David Cronenberg revient sur la Croisette, avec Robert Pattinson et Sarah Gadon (dans des seconds rôles) et de nouveau pour une course à la Palme. J’adore le cinéma du canadien et même Cosmopolis. Autant vous dire que j’avais hâte de découvrir ce nouvel opus.

Dans ce film choral, on suit les destins croisés d’Agatha, fraîchement débarquée à Hollywood, Havana, actrice quadragénaire sur le retour, Benjie 13 ans et ses parents, en pleine négociation pour son nouveau rôle et Jerome, chauffeur rêvant de percer en tant qu’acteur ou scénariste.

Comme à son habitude, il traite de thèmes forts dans un contexte fascinant : l’inceste, les traumatisme de l’enfance, le travail sur soi pour surmonter ces traumas (il cite Jung et donc nous rappelle son film A Dangerous Method). Le contexte est Hollywood, son industrie du cinéma et les relations si particulières qui s’y lient.

Le film peut sembler très froid mais en fait il cache la vulnérabilité de ses personnages sous la superficialité d’Hollywood. La mise en scène sert cette ambiance avec de nombreux champs/contre-champs abruptes entre les protagonistes et quelques travellings annonciateurs de malheur. On glisse peu-à-peu vers la folie.

Alors qu’il commence de façon très bavarde, le film est emprunt d’une poésie psychotique. Les personnages citent inlassablement le sublime Liberté de Paul Eluard, et chacun tente de se libérer de ses chaînes. Les dernières minutes tranchent totalement des premières : on passe de la satire d’un milieu à un drame familial explosif.

Enfin, il est nécessaire d’ajouter un mot sur le casting qui remplit sa mission avec brio. En tête, Julianne Moore est divine et l’acteur qui campe le jeune Benjie (Evan Bird) est une découverte du tonnerre.

Démarrant sur le ton de la comédie, passant par le thriller et terminant en plein drame, le nouveau film de David Cronenberg est à la hauteur de son génie et continue d’explorer des thèmes chers au réalisateur. Il nous livre un film torturé mais délicieux.

4 / 5
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