Après un an d’errance depuis sa présentation au dernier festival de Cannes, MUD arrive enfin sur nos écrans. Les fans de TAKE SHELTER sont donc finalement récompensés, et son réalisateur nous livre une nouvelle bobine au coeur des Etats-Unis, dans un monde de cowboys et de personnalités qui s’affrontent sous le regard du destin. Jeff Nichols nous refait la Genèse à sa sauce, avec un Matthew McConaughey hirsute.
MUD, c’est MUD. Un colosse aux pieds d’argiles et à la coiffure en pleine tempête, réfugié sur une île, planquée depuis qu’il a abattu l’ex de la femme qu’il aime. Découvert par deux gamins, il leur demande de l’aide.. et éloignés de la civilisation, les gosses acceptent, par fantasme pour l’homme (presque) sauvage, par envie aussi d’une personnalité qu’ils leur manquent (l’un n’a pas son père, l’autre voit ses parents en pleine rupture). De ce retour à l’état brut et sauvage, Nichols continue de promener sa caméra de manière très naturaliste, n’hésitant pas à englober les paysages et la ville autour de son sujet. Ses tableaux, entre un jeune héros en mal d’amour, un Mud décidé à réparer un bateau pour s’enfuir, la peur des serpents ou la beauté naturelle qui les entourent, sont autant de références à une nouvelle façon de recréer le monde, son monde. Et jusqu’au dernier plan, Nichols fait de MUD une nouvelle genèse, là où TAKE SHELTER se voulait apocalyptique.
Un retour réussi donc, bien moins rêveur et faussement ambitieux qu’un Malick mais terriblement efficace. Cet état de grâce se retrouve avec un Matthew McConaughey très convaincant, acteur supposé has been revenu au sommet en 2012 et qui confirme donc tout le bien que l’on peut en penser.
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