Night Call

Les lumières de Los Angeles à la tombée du jour. La ville des anges, s’étendant à l’horizon, fascine les cinéastes. Lynch et son MULHOLLAND DRIVE, Nicolas Winding Refn et DRIVE… Nouvelle virée pour le scénariste Dan Gilroy (BOURNE LEGACY) qui s’offre une descente nocturne dans les tréfonds de L.A. avec un Jake Gyllenhaal habité.

Lou Bloom est un peu toqué. Abîmé par la vie mais pas totalement perdu. Doué d’un sens des affaires, il flaire le bon filon en découvrant un accident sur l’autoroute. Désormais il gagnera sa vie en filmant accident et faits divers, revendus à prix d’or aux journaux télévisés du matin.  Entre voyeurisme et sens du spectaculaire, jusqu’où ira t-il pour dénicher le scoop ?

NIGHT CALL fait un constat bien glauque de l’information moderne. Celle qui consiste à trahir l’éthique journalistique pour attraper les images chocs à diffuser, celle pour laquelle on brûle les feux rouges, on crève les pneus des concurrents. Lou Bloom, exemple de cette dérive (le physique amaigri de Gyllenhaal, aide considérablement à incarner le personnage), n’est pourtant pas journaliste à la base. Mais il comprend vite, surtout dans un monde où tout s’accélère et où les responsables de l’information n’ont plus d’état d’âme. Violence des images face à la terrible réalité.

En jouant sur les codes de DRIVE (sur l’affiche, le titre…), NIGHT CALL (en français, NIGHTCRAWLER en VO) n’hésite pas non plus à jouer avec les limites du genre. Film parfaitement mis en lumière (les plans sur la ville sont magnifiques), cette première réalisation de Gilroy est une plongée en enfer dans un quotidien noctambule au malaise palpable.

4 / 5
À lire aussi ⬇️

Devenez contributeurs/rices. 👊

Rejoignez un magazine libre et respecté. Depuis 2004, Onlike recense pas moins de 46 contributeurs indépendants dans ses colonnes,

en savoir plus
NEXT ⬇️ show must go on