Enième retour sur un fait divers à la française, repris et raconté au cinéma. Cédric Anger (ancien critique, réalisateur de deux films dont LE TUEUR en 2008) rejoue la traque d’un tueur en série dans l’Oise en 1978, reconstitution fidèle et sombre à la première personne, le tueur lui-même.
On le découvre rapidement, sur le visage d’un Guillaume Canet parfaitement rigide : le tueur est un gendarme. Personnage énigmatique dont on découvre la psychologie particulière, celle d’un homme torturé qui dédie sa vie à sa mission. Celle de l’état de droit, celle aussi de corriger les auto-stoppeuses trop maladroites pour lui. Anger filme cela avec l’analyse nécessaire, et la part sans doute de fiction obligatoire. Un portrait froid, méthodique d’un double visage caché au milieu de la masse, terrible réalité d’un homme en uniforme planqué au centre de l’enquête.
LA PROCHAINE FOIS JE VISERAI LE COEUR parvient à alimenter la durée du film avec une chute inévitable du personnage principal, dont on se demande bien comment il va pouvoir s’en sortir. Et c’est ce malaise global, lié au tueur en lui-même trouble, qui rend cette réalité implacable. Et sans juger des choses, de considérer aussi cette face du mal face à un système qui (malgré ses défauts) le submerge.
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