Pusher

Nicolas Winding Refn a le vent en poupe depuis un certain nombre d’années, et cela sans passer par les premières pages des magazines. Pourtant ce réalisateur danois ne date pas d’hier ; son Pusher a déjà une grosse dizaine d’années. Sa réputation a commencé à grandir réellement avec Bronson, film de boxeur égocentrique porté un un Tom Hardy enthousiaste. Puis est venu le Guerrier Silencieux, sorte de périple mystique et viking porté par Mads Mikkelsen, sa muse. Son retour avec Drive, porté aux nues depuis son passage cannois, donnait l’occasion de s’intéresser aux films précédents, dont le premier Pusher.

Pusher, c’est la vie au quotidien d’un dealer un peu paumé, forcément endetté, dans les bas fonds de Copenhague, entre les trafiquants à qui il doit de l’argent, les prostituées qui l’aiment bien et les magouilles pour essayer de s’en sortir. Film de gangsters, Pusher va droit au but, dans un style percutant et nerveux qui rappelle inexorablement la patte de l’auteur de Bronson. Winding Refn n’y va pas par quatre chemins, et on suit son héros s’enfoncer dans les problèmes sans sourciller. Version tapageuse de Meurtre d’un Bookmaker Chinois, ce Pusher est nocturne et destructeur, le héros identique en proie de dettes difficilement solvable, pour un tourbillon sans arrêt jusqu’à une fin vertigineuse… Bref, trop d’adjectifs pour emballer tout ça, pour un presque premier essai Pusher est une pleine réussite, moins égoïste que Bronson, plus citadine, et totalement moderne.

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