Green Lantern

Poussive adaptation d’une saga de la franchise DC Comics, Green Lantern raconte la genèse de notre héros. Hal Jordan est choisi par un anneau pour être un fier représentant de la police intergalactique, alors qu’un ennemi sans précédent (Parallax, qui puise son énergie dans la peur) menace la Terre, voire même l’univers, soyons fous.

Et donc nous avons notre anti-héros humain qui va endosser le rôle — et le costume vert — de sauveur. Impossible de ne pas faire l’analogie avec Peter Parker / Spider-Man dans celui qui n’a rien demandé, qui n’a rien d’héroïque, et qui se transforme en chevalier au coeur pur. Mais Peter a tout de même largement plus de charisme.

Voilà comment tout se goupille simplement, avec gentils, méchants, jolie fille (Blake Lively ♥) et des effets spéciaux qui s’en sortent par contre très bien. On oubliera bien vite Green Lantern, et on continuera de faire le tour des héros qui ont un vrai potentiel (rappelons que la bande-dessinée Green Lantern a connu moults changements, symptômatiques d’un léger manque d’inspiration).

CRITIQUE DE MG

Certains films sont repérés de loin. De culture cinématographique ou non, à la première image, au premier bout de teaser bootleg (à la mode en ce moment, la bande annonce de mauvaise qualité – peut être cela deviendra t-il un standard…), vous ne pouvez vous empêcher de prévoir le pire. Un mauvais sentiment de parier d’ores et déjà sur la piètre qualité de l’œuvre finale, quelquefois plusieurs mois avant sa sortie. Et oui, le marketing a ce défaut de laisser entrevoir la chute inévitable d’un film avant même la première seconde de générique. Et malgré tous les efforts du monde, toute la bonne volonté d’y croire encore, la prophétie s’accomplit : vous aviez raison!

Green Lantern est donc de ce lot. Un blockbuster à l’américaine, l’étiquette « 200 millions de budget » agrafée sur le costume du héros DC, beaucoup de moyens pour un résultat final digne de la plus mauvaise saison d’une série télévisée à effets spéciaux (mettons Smallville, pour rester dans le giron Warner Bros). Loin du cataclysme artistique raconté ci et là (encore que, avec les a priori, l’entrée en salles s’est faite avec l’idée de voir une sous-série B puante.. hors non, c’est mauvais, mais il y a pire, demandez à Pitof), Green Lantern est un composite d’histoire indigeste (héritier du Choc des Titans de l’an passé), de casting absent (bon, Blake Lively est mignonne..) et d’effets spéciaux fluorescents (ce qui, avec l’effet 3D toujours aussi inutile, fait mal aux yeux et à l’âme), sans parler des choix artistiques des plus douteux (le costume..). Bref, ne cherchez pas plus loin, l’ensemble des tares ne permet pas au film de sauver le box office, et lui permettra si tout va bien de se catapulter en haut de votre vidéothèque (en dvdrip, sauf si vous êtes maso).

Pourtant loin d’être malhonnête, GL est surtout une grosse déception. A l’heure des Dark Knight et autres Superman drivé par Christopher Nolan, DC et Warner Bros tentent de nous sortir le super héros à la cool, « kikoolol regarder mon beau avion ». Hal Jordan, véritable figure dans les comics, se retrouve enfant gâté un peu capricieux, héros involontaire et maladroit d’une histoire en roue libre, entre un bestiaire intergalactique numérique à souhait (reconnaissons que le film sort l’artillerie lourde côté SFX, sans toutefois parvenir à sortir une jolie image), et une histoire terrestre assez inutile (mention au final balancé en 2 minutes, copié/collé du Choc des Titans 2010 : un méchant présenté en 1h30, expédié en 30 secondes). Tentant de rallier le grand public à sa cause, le studio ne gère pas du tout le double langage avec les geeks hardcores qui rêvaient de voir le serment des Green Lantern prononcé avec respect face à l’écran. En lieu et place, ils auront une tentative de vouloir présenter l’univers de GL en un seul film, sans réelle idée de savoir comment faire. Il aurait été si simple de commencer par une petite histoire avant de parcourir l’univers…

On espère que ceci servira de leçon aux décideurs, alors que 2012 devrait être l’année de DC avec deux hits en puissance à venir. Malheureusement les voies de la production étant impénétrables, il est fort à parier que ce type d’adaptation à haut coût et peu d’intérêt refasse surface pour présenter au public les autres figures de l’écurie Warner. Quitte à organiser un reboot sous dix ans…

2 / 5