Mon roi

Cannes 2015 / Sélection Officielle / Compétition

On l’attendait depuis son dernier film, également passé sur la Croisette. Maïwenn est l’une des réalisatrices de caractère du cinéma français, ayant déjà fait de vraies propositions : ACTRICES puis POLISSE. Elle rappelle ici une belle famille de cinéma (de Louis Garrel, drôle, à Vincent Cassel) pour une variation sur le couple qui, s’il n’est pas inédit, trouve sa force dans son duo principal, portée par une Emmanuelle Bercot (également réalisatrice de LA TETE HAUTE, ouverture du même festival) flamboyante.

Actrices, réalisatrices, Maïwenn et Bercot ont une force commune qui se remarque. MON ROI est un film d’énergies, de rencontres et de sentiments. Ceux d’un couple dont on suit la naissance, la maturité puis l’effondrement. Un mélange d’amour et de haine les transporte sur la durée, lui et ses non-dits, ses absences, elle dans le réel, l’admiration. C’est en soi un sujet déjà vu évidemment, mais Maïwenn s’applique, s’inspirant de ses propres histoires pour tisser celle qui vit, terrible, passionnée, destructrice pour les deux amants, devenant parents.

On prend plaisir à suivre Bercot, mais surtout à redécouvrir Vincent Cassel enfin revenu à un rôle qui lui laisse de la place. Sans jouer au cabotin, sans s’époumoner en anglais, Cassel et son charisme occupe l’image. Face à cela, Maïwenn tente d’alterner deux époques de vie, chose peu nécessaire tant le récit aurait gagné à se concentrer sur l’histoire principale (passée, donc). Toutes les scènes d’aujourd’hui, avec Bercot en rééducation, semblent répétitives et obsolètes, n’apportant pas grand chose au récit.

3.5 / 5